En cette Journée internationale de la femme, les grévistes de la Société canadienne de l’ouïe (SCO) réfléchissent à l’importance des femmes dans notre syndicat.
« Impossible de ne pas souligner le fait que notre syndicat se compose à près de 90 pour cent de femmes, dit la présidente du SCFP 2073, Stacey Connor. Nous sommes en grève pour défendre les prestations de santé pour lesquelles les femmes de ce syndicat se sont battues. Ces femmes avaient besoin d’assurance maladie complémentaire pour pouvoir fournir des services aux personnes sourdes, sourdes oralistes, devenues sourdes et malentendantes dans un environnement de travail qui respecte les répercussions physiques et psychologiques de notre travail. »
Les 227 conseillers, enseignants en alphabétisation, audiologistes, orthophonistes, interprètes, formateurs d’interprètes, employés de bureau, coordonnateurs de programmes, adjoints de programmes, informaticiens et autres employés des bureaux ontariens de la SCO sont en grève depuis lundi, les négociations ayant rompu au cours du weekend dernier. Barbara Wilker-Frey, conseillère nationale au SCFP, croit que cette grève a pour cause un organisme qui ne sait plus où il va.
« En cette Journée internationale de la femme, nous nous questionnons sur le changement de priorités à la SCO ces deux dernières années, dit-elle. Pourquoi s’est-elle éloignée de sa mission de service à la communauté sourde pour se tourner vers le profit ? Pourquoi demande-t-on à une main-d’œuvre à 90 pour cent féminine et appartenant largement à la communauté sourde de laisser tomber ses prestations de santé vitales ? Pourquoi cible-t-on des clauses de la convention collective obtenues par des femmes qui se sont battues pour protéger la santé des femmes ? »
Les questions des employées de la SCO font écho à ce qu’on peut entendre dans la communauté sourde. « Nous disposons d’un excellent appui de la communauté, explique Mme Wilker-Frey. Les gens ont remarqué que quelque chose a changé, que l’organisme se soucie moins des services qu’il prodigue. Les prestataires des services de la SCO l’ont remarqué. Et voilà qu’alors que l’organisme se tourne de plus en plus vers le profit, on demande à nos membres, dont plusieurs utilisent eux-mêmes ces services, d’accepter de réduire leurs prestations de santé. »
Les parties n’ont aucune séance de négociation à l’horaire pour l’instant, mais Mme Wilker-Frey demeure optimiste : « Nous avons travaillé dur pour accoucher de propositions adéquates autant pour nos membres que pour la SCO. L’employeur n’a pas encore répondu à notre plus récente offre. Nous sommes prêts à reprendre les pourparlers en tout temps. »
D’ici là, les membres du SCFP 2073 feront du piquetage pendant la Journée internationale de la femme, en signe de solidarité avec les femmes du monde entier qui se battent pour l’égalité, la justice et les droits de la personne.