Lors de la rencontre du secteur de l’éducation postsecondaire, les participants ont discuté de nombreux enjeux importants et de phénomènes nouveaux. Le secteur fait face à des défis majeurs, notamment la violence sexuelle, le sous-financement chronique, la privatisation et le travail précaire. Les participants du secteur ont jugé qu’il était important de continuer à réclamer un financement public adéquat, la transparence et le respect des valeurs propres au secteur public en matière de dépenses, une moins grande dépendance aux droits de scolarité comme source de revenus pour les institutions et des conventions collectives fortes incluant de bons régimes de retraite et des dispositions pour stopper la précarisation croissante du travail. Nos membres sont engagés dans une variété de campagnes locales et de combats pour améliorer leurs conditions de travail. Les participants ont souligné la nécessité pour le SCFP national de poursuivre la lutte contre les politiques d’austérité partout au pays.

Combatte la violence sexuelle sur les campus est une des priorités identifiées par le secteur de l’éducation postsecondaire, les participants ayant qualifié cette question de cruciale et d’urgente. La définition de violence sexuelle sur les campus couvre un large éventail d’actes sexuels négatifs et non désirés qui vont des commentaires déplacés jusqu› aux agressions sexuelles, en passant par le harcèlement à caractère sexuel. Le phénomène fait l’objet d’une grande attention médiatique, ce qui devrait inciter les gouvernements et les institutions à s’y attaquer. Malheureusement, les politiques actuelles en matière de violence sexuelle dans nos milieux de travail sont trop laxistes. Elles sont basées sur de nobles principes, mais les procédures à suivre en cas d’incident ne sont pas assez claires.

De plus, les travailleurs devraient participer à l’élaboration des politiques sur la violence sexuelle, ce qui est rarement le cas. En effet, cet enjeu n’affecte pas seulement les étudiants. De nombreux participants ont souligné que des membres de leur section locale dénoncent régulièrement des incidents de nature sexuelle. Des préoccupations ont également été soulevées au sujet des membres du personnel de surveillance de nuit qui ont souvent de la difficulté à exprimer leurs craintes ou à signaler des situations dangereuses, en raison des barrières linguistiques et culturelles auxquelles ils font face. Les participants sont d’avis que la négociation collective est un excellent moyen de mieux protéger les travailleurs contre la violence sexuelle et ses effets, notamment en obtenant des congés payés pour les victimes, de la formation et des clauses en matière de prévention (protection des plaignants et mutation obligatoire des agresseurs, par exemple).

Les participants ont aussi souligné l’importance d’avoir au moins une femme au sein de l’exécutif de la section locale afin que les victimes de violence sexuelle, des femmes pour la plupart, se sentent à l’aise de signaler les incidents. Enfin, ils ont exprimé le souhait que le SCFP national joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la violence sexuelle en offrant aux membres de la formation sur la façon de traiter les incidents et en les sensibilisant à la nécessité d’effectuer de la prévention. Selon eux, le SCFP national doit aussi contribuer au développement d’une culture du consentement et offrir des outils pédagogiques qui aideront les sections locales à revendiquer des politiques sévères contre la violence sexuelle sur les campus. 

Le thème de la conférence était Recruter, notre succès et, dans cette perspective, les participants ont constaté les différences existant entre les sections locales du secteur. Ils ont aussi noté que la nature du travail effectué par les membres des diverses sections locales varie considérablement. Par conséquent, les avantages et les défis en matière de recrutement ne sont pas les mêmes d’une section locale à l’autre. De plus, dans le cadre de certaines campagnes de syndicalisation, il est difficile de déterminer la véritable identité de l’employeur en raison des nombreux projets de recherche financés ou commandités par les entreprises privées. Malgré ces obstacles, la volonté de recruter de nouveaux membres est bien présente. Les participants ont d’ailleurs évoqué avec enthousiasme la possibilité de confier à des membres du secteur de l’éducation postsecondaire la tâche de recruter d’autres travailleurs du secteur, l’objectif ultime étant une représentation mur à mur du SCFP.

Des façons de favoriser l’échange d’informations et d’améliorer la communication au sein du secteur ont aussi été explorées.