Selon un sondage publié aujourd’hui, l’appui aux réformes des Libéraux dans les soins hospitaliers est terriblement bas parmi les citoyens de Kingston. L’enquête menée en septembre a interrogé 700 citoyens sur leur appui aux réformes du gouvernement provincial dans les hôpitaux, ainsi que sur la fréquentation et l’hospitalisation. On a aussi mesuré l’attitude des répondants envers les fermetures et les coupures dans les hôpitaux, et la présence du privé dans les cliniques.
« Nous craignons que la fusion proposée entre l’hôpital Kingston General (KGH) et l’Hôtel-Dieu ne soit qu’un prétexte à d’autres suppressions de lits et de services », explique Mike Rodrigues, président de la section locale 1974 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 1974), qui représente les employés de première ligne du KGH. « Le sondage, ajoute-t-il, démontre que la population n’a pas envie de cette fusion ni qu’on ferme un hôpital. »
Depuis dix ans, le gouvernement provincial réduit « fièrement » le financement des soins hospitaliers. L’Ontario est actuellement l’une des provinces où les hôpitaux reçoivent le moins de deniers publics, une politique que plus de 92 pour cent des répondants au sondage n’appuient pas, puisque ceux-ci souhaitent que le gouvernement augmente les crédits des hôpitaux de Kingston.
Selon les données, le reste du Canada consacre à ses hôpitaux 353,96 $ de plus par personne (25,3 pour cent) que l’Ontario. Cet écart se traduit par un manque à gagner de 43 millions de dollars annuellement pour les hôpitaux de Kingston et de 4,8 milliards de dollars à l’échelle provinciale.
On peut donc dire que c’est en Ontario qu’on coupe le plus dans les hôpitaux. Pourtant, plus de 86 pour cent des répondants au sondage affirment ne pas appuyer la suppression de lits et de services dans les hôpitaux de Kingston. Ils sont plus de 92 pour cent à affirmer ne pas soutenir la fermeture d’un des deux hôpitaux.
« Les Libéraux ontariens ont pour vision de poursuivre la rationalisation du rôle des hôpitaux afin que ceux-ci ne s’occupent plus que des plus grands malades, résume le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), Michael Hurley. Or, près de 79 pour cent des répondants affirment ne pas partager cette vision. Il serait temps que les conservateurs et les néo-démocrates provinciaux fassent part à la population de leurs intentions concernant les lits, les services et le financement des hôpitaux. » Selon M. Hurley, contrairement à ce que prétendent les Libéraux provinciaux, « les services qu’on élimine dans les hôpitaux locaux publics ne sont pas remplacés par des soins à domicile. C’est terrible pour les personnes âgées qui souffrent de plusieurs maladies chroniques, parce que les soins à domicile sont incapables de prendre la relève. »
Les répondants au sondage sont moins de 30 pour cent à croire que sortir des soins des hôpitaux pour les confier à des cliniques indépendantes sera bénéfique aux patients de Kingston. Le transfert de chirurgies et de procédures hospitalières vers des cliniques privées « qui consacrent beaucoup moins d’efforts que les hôpitaux publics à la sécurité des patients est l’une des réformes libérales les plus controversées à Kingston », ajoute M. Hurley.
Plus de 80 pour cent des répondants affirment qu’ils ou qu’un membre de leur famille ont utilisé les soins (y compris les soins d’urgence) d’un hôpital de Kingston au cours des cinq dernières années. Près de 66 pour cent affirment qu’ils ou un membre de leur famille ont été hospitalisés. Près de 93 pour cent affirment que les hôpitaux de Kingston sont importants à leurs yeux et à ceux de leur famille.