Cette année, la Journée nationale des Autochtones a pour thème « Promouvoir la vérité et la réconciliation ».

La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) a été mise sur pied en 2006 pour faire la lumière sur les pensionnats autochtones et faciliter la guérison et la réconciliation entre les Autochtones et les non-Autochtones du Canada. Le rapport final raconte l’expérience vécue par les enfants autochtones dans ces écoles et comprend 94 appels à l’action adressés aux différents ordres de gouvernement, aux églises, à diverses organisations et à l’ensemble de la population. 

La CVR explique comment le système de pensionnats indiens s’inscrit dans la politique d’assimilation des peuples autochtones du Canada. Les enfants étaient enlevés à leurs familles et placés dans des écoles financées par le gouvernement et administrées par des églises, souvent très loin de leurs communautés. On les privait de leur langue, de leur culture, de leur patrimoine et de la possibilité de prodiguer des soins à leurs parents et aux membres de leurs communautés. Les enfants ont subi dans ces pensionnats de la violence émotionnelle, psychologique, physique et sexuelle et des milliers d’entre eux y sont morts.

Il y a eu des centaines de pensionnats partout au Canada pendant plus de 100 ans. Le dernier a fermé ses portes en 1996. On estime à plus de 150 000 les enfants des Premières Nations, Inuit, et Métis qui ont été placés dans ces écoles. 

La CVR présente aussi les politiques en vertu desquelles les enfants autochtones étaient retirés de leur foyer, sous le prétexte d’assurer leur bien-être. Beaucoup d’entre eux ont été en famille d’accueil ou adoptés, surtout dans des familles non-autochtones. On estime qu’environ 20 000 enfants autochtones ont été enlevés à leur famille entre 1960 et la fin des années 1980. Selon Statistique Canada, en 2011, plus de 14 000 enfants autochtones étaient des « pupilles de l’État » – ce qui représente près de la moitié de tous les enfants en foyer d’accueil au Canada. De fait, les enfants autochtones sont enlevés à leur famille trois fois plus souvent aujourd’hui qu’au plus fort de l’époque des pensionnats, en 1949. Ils sont retirés de leur famille entre six à huit fois plus souvent que les enfants non-autochtones.

De nombreux rapports sur l’expérience intergénérationnelle d’atrocités de masse montrent que les dommages causés à une génération se transmettent à la génération suivante. Les effets des politiques passées et actuelles du Canada se font sentir dans les familles et communautés autochtones de tout le pays. Trois générations consécutives de familles autochtones ont souffert du vol de leurs enfants, imputable aux lois et politiques du gouvernement. 

Que fait le SCFP?

Au congrès national du SCFP de 2015, les délégués ont adopté une résolution sur la vérité et la réconciliation : le SCFP doit affirmer son engagement à l’égard de la réconciliation; demander aux gouvernements du Canada d’assurer la mise en œuvre des recommandations de la CVR; informer ses membres sur le système de pensionnats et la tentative de génocide contre les peuples autochtones du Canada; et appuyer les organisations autochtones et le militantisme visant à promouvoir la guérison et la réconciliation.

Nous savons que beaucoup de membres du SCFP veulent faire leur part pour la vérité et la réconciliation. À différentes activités syndicales, nos divisions, secteurs et sections locales ont invité des conférenciers pour parler de vérité et réconciliation et explorer les moyens à prendre pour appuyer les appels à l’action. Le SCFP a aussi commencé la rédaction d’un module sur la vérité et la réconciliation dans son cours sur la sensibilisation à la culture autochtone.

Nous resterons un partenaire actif de nos alliés autochtones du Canada. Nous appuierons le travail essentiel qu’ils font dans les dossiers des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, de la dégradation de l’environnement due aux politiques de développement des ressources et de l’importance d’investissements publics majeurs dans l’éducation, la santé, les services sociaux, l’infrastructure de l’eau et le logement pour les Autochtones.

Parmi les organisations avec lesquelles nous travaillons et que nous appuyons, on compte Idle No More, Defenders of the Land, l’Association des femmes autochtones du Canada, l’Assemblée des Premières Nations, la Nation Métis, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, les Familles des Sœurs par l’esprit et Tears 4 Justice. Nous avons également collaboré avec des centres d’amitié, ainsi qu’avec des communautés des Premières Nations qui ont lutté contre de graves injustices, comme celles de Grassy Narrows et de Barriere Lake.

Que pouvez-vous faire?

Cette année pour la Journée nationale des Autochtones, nous vous invitons à promouvoir la vérité et la réconciliation.