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Le journaliste britannique George Monbiot a tenu un discours enflammé sur l’utilisation des combustibles fossiles lors d’une conférence alternative sur le changement climatique, qui s’est déroulée à Copenhague en marge de la COP 15. Le Klimaforum 09 est le théâtre de conférences, de films, de spectacles de danse, d’expositions ainsi que de manifestations spontanées et déchaînements émotionnels. Ses portes sont ouvertes à tous.

On ne peut en dire autant de la COP 15 aujourd’hui, comme le prouve l’exclusion de nombreux représentants non gouvernementaux lors des discussions. La sécurité et le secret autour de COP 15 devraient encore s’intensifier au fil de la semaine. Il est possible que seuls les négociateurs officiels des gouvernements soient autorisés à accéder au Centre Bella jeudi et vendredi, notamment en raison de l’arrivée de Barack Obama qui va se traduire par un renforcement de la sécurité.

La frustration des délégués du SCFP, bloqués à l’extérieur du Centre Bella, les a menés directement au Klimaforum 09. L’exposé présenté dans l’après-midi par M. Monbiot ne les a pas déçus. Le journaliste britannique a touché récemment une corde sensible pour le Canada en pointant du doigt notre pays comme étant la nation la plus destructrice de la planète en termes de changement climatique. M. Monbiot a accusé le Canada d’être un « État pétrolier corrompu ». Il a maintenu fermement sa position, qualifiant les sables bitumineux de l’Alberta « abominables et écœurants ». Il s’est alors interrompu, réalisant qu’il y avait des Canadiens parmi les quelques 500 auditeurs, avant de mettre ceux-ci au défi d’arrêter l’exploitation des sables bitumineux en envahissant directement les usines de traitement des sables bitumineux. La foule a vivement applaudi. Mais M. Monbiot n’est pas simplement un provocateur. Il a évalué la situation des négociations de COP 15 sur le changement climatique et a affirmé que virtuellement aucun pays au monde (à part peut-être quelques États insulaires comme les Maldives) ne s’intéressait réellement au ralentissement du réchauffement climatique.

M. Monbiot a mis en avant le fait que l’absence de toute discussion sérieuse sur l’approvisionnement en combustibles fossiles faisait partie du problème. Il a remis en cause la croyance populaire selon laquelle les combustibles fossiles s’épuisent. « Le véritable problème est que beaucoup trop de combustibles fossiles sont encore disponibles », a-t-il déclaré. Si nous voulons éviter une catastrophe, le monde doit s’engager à ne pas exploiter ces sources d’énergie et envisager, à la place, des solutions renouvelables. M. Monbiot a prédit que les pires effets du réchauffement planétaire feraient « passer toutes les catastrophes connues jusqu’à aujourd’hui pour insignifiantes face à l’ampleur de la souffrance humaine future liée au changement climatique ». À moins que l’homme adopte des sources d’énergie véritablement renouvelables, le monde passera progressivement des combustibles fossiles à des sources d’énergie de plus en plus polluantes, comme les sables bitumineux et l’extraction de pétrole à partir du charbon.

J’ai parlé avec M. Monbiot après son discours, lui assurant que tous les Canadiens n’approuvaient pas l’exploitation sans retenue des sables bitumineux et ne soutenaient pas non plus la position du gouvernement Harper concernant les négociations sur le changement climatique de Copenhague. Je lui ai promis que je relaierais à tous les membres du SCFP son message sur l’horrible destruction provoquée par l’exploitation des sables bitumineux. Il s’est réjoui de mes paroles et a été encouragé lorsque je lui ai affirmé que de nombreux syndiqués au Canada appuyaient son idée de passer complètement à des sources d’énergie renouvelables.

Carolyn Unsworth et Robert Coelho, membres du comité sur l’environnement du SCFP, ont également passé l’après-midi à écouter M. Monbiot ainsi que d’autres intervenants du Klimaforum. « M. Monbiot a clarifié le concept de notre utilisation des combustibles fossiles », a déclaré M. Coelho. « La présentation de George Monbiot était parfaitement compréhensible. Il n’a pas mâché ses mots ni cherché à enjoliver quoi que ce soit. J’ai été convaincu par cet homme passionné qui s’est donné pour mission de lutter contre l’exploitation du pétrole et du gaz et de planifier un avenir pour la planète reposant sur des sources d’énergie renouvelables comme les éoliennes et le solaire », a ajouté Mme Unsworth. Il s’agissait d’une opportunité unique pour les activistes environnementaux du SCFP d’entendre directement de la bouche de l’un des critiques de la crise climatique les plus perspicaces au monde, les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là.

Pendant ce temps, les délégués du SCFP Charles Fleury, Nathalie Stringer et Pam Beattie ont participé aux panels de discussion et aux réunions de planification avec des délégués syndicaux internationaux au sein de la confédération syndicale danoise, « LO Denmark ». Cette journée a été très productive et demain des réunions avec des conseillers et représentants gouvernementaux nous attendent.

Matthew Firth à Copenhague