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Au lendemain d’élections municipales souvent marquées par les scandales et les soupçons de corruption, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente la vaste majorité des employés municipaux au Québec, exige du gouvernement Charest un virage radical afin d’assainir les règles entourant les affaires municipales, notamment les appels d’offres et le financement des partis.

«Il est indispensable de redonner à la fonction publique et parapublique municipale le rôle qui lui revient. Il est clair pour nous que les changements législatifs dans tout ce qui touche l’attribution de contrats par les municipalités ne suffisent pas, avance Michel Poirier, directeur québécois du SCFP. Il faut être en mesure de justifier les contrats donnés à l’externe et instaurer les pare-feux nécessaires pour briser toute tentative d’implantation d’un système de copinage et de patronage.» Pour le dirigeant syndical, le rétablissement de saines pratiques dans l’octroi de contrats et la gestion municipale est à ce point nécessaire que les moyens annoncés jusqu’à présent sont inadéquats et ne servent qu’à faire diversion pour que les véritables responsables ne soient pas identifiés, et pour éviter la tenue d’une enquête publique sur le monde municipal.

Soulignons que le ministre a déjà annoncé une rencontre à Québec pour discuter d’éthique et du processus d’attribution des contrats. Le SCFP demande à être partie prenante de ces discussions. «On veut être là, on a une perspective unique et essentielle. Nos 25 000 membres sont des témoins privilégiés, on voit ce qui se passe avec les contrats de déneigement, de cueillette des ordures, de systèmes informatiques ou de compteurs d’eau.»

Pour le SCFP, les municipalités sont parmi les plus grands fournisseurs de contrats de toutes sortes au Québec. «Partant de là, ce serait la moindre des choses de veiller à ce que ces octrois ne permettent pas les retours d’ascenseur et les cadeaux aux petits amis. Au cours des dernières semaines, on a constaté que les services publics nous garantissent un juste prix et la transparence dans la reddition des comptes. Il faudra donc désormais que les contrats accordés à des firmes externes - car il y en aura toujours -, soient eux aussi au-dessus de tout soupçon», ajoute Michel Poirier.

Le financement des partis à revoir

Dans la même veine, le SCFP exige aussi des modifications aux règles entourant le financement des partis politiques municipaux. Selon lui, c’est souvent la source de bien des scandales dans l’attribution des contrats. «Les donateurs anonymes, les entreprises qui paient des employés pour verser des contributions aux partis, les soupers à 1000 $ le billet ou la possibilité de cacher la provenance de 20 % des montants recueillis, tout ça n’a aucun sens! Renforcer les règles pour favoriser un financement populaire et transparent est un premier pas essentiel pour assainir l’air vicié de la politique municipale», conclut le directeur québécois du SCFP.