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Le ministère canadien de la Santé, Tony Clement, a mis dans l’embarras son propre ministère – et, par extension, le Canada – à la XVIIe Conférence internationale sur le sida à Mexico mardi en dénonçant publiquement le centre d’injection supervisé de Vancouver, Insite, pourtant loué à l’échelle internationale.

Pour Gerry Lavallée, coprésident du Comité du triangle rose du SCFP, c’était la première fois qu’il avait honte d’être Canadien à l’étranger. « Je suis ici avec la mention CANADIEN en caractères gras sur mon porte-nom. En temps normal, je serais très fier de cela, mais aujourd’hui, j’ai honte. J’ai honte que notre ministre canadien de la Santé, Tony Clement, a décidé d’ouvrir la bouche et d’y mettre fermement ses deux pieds aujourd’hui sur la scène mondiale. »

M. Lavallée, de la section locale 4092 du SCFP de Toronto, et Roger Procyk, un travailleur de santé communautaire de Winnipeg et président de la section locale 2348 du SCFP, représentent le SCFP à la conférence.

Dans une entrevue accordée à Mexico, M. Clement a expliqué que son rôle n’était pas de faire des courbettes à l’orthodoxie. M. Clément sort plutôt des sentiers battus en favorisant le conservatisme social aux preuves scientifiques qui démontrent que le modèle d’Insite contribue à prévenir les surdoses et la propagation du sida et à contenir les budgets alloués à la santé et au maintien de l’ordre.

Les centres d’injection supervisés ont aussi reçu l’appui sans équivoque de l’Organisation mondiale de la santé et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) comme mesure efficace de réduire les dommages de la toxicomanie.
Dans un guide publié plus tôt cette semaine, l’OMS qualifiait les centres d’injection supervisés comme Insite de moyens d’intervention prioritaires pour limiter la propagation du VIH.
« M. Clement a laissé l’OMS complètement stupéfaite, car il devait être là pour appuyer sa position », explique M. Lavallée.

« Donc, que fait notre ministre? Il tient une conférence de presse et affirme que « permettre et/ou encourager les gens à s’injecter de l’héroïne dans les veines fait plus de mal que de bien… À notre avis, ça aggrave le problème. »

« En utilisant ‘notre’, s’exprime-t-il au nom de tous les Canadiens? »

MM. Lavallée et Procyk espèrent que les autres Canadiens participant à la conférence laisseront savoir sans équivoque que M. Clement ne s’exprime pas au nom du reste du pays.

En fait, prétend M. Procyk, les Canadiens sont nombreux à soutenir Insite. « Bien que le centre se trouve à Vancouver, les gens qui ont recours à ses services proviennent de partout au Canada; les proches et les amis de ces gens sont heureux qu’il est là. C’est leur phare d’espoir et de soutien. »