Au moment où le Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement (DHN) a lieu à New York, le SCFP offre sa solidarité aux travailleurs migrants, aux organisations locales et à leurs défenseurs qui sont réunis pour dévoiler les conditions des migrants du monde entier, et remettre en question le recours à la migration comme outils de développement.
Le DHN 2013 est un rassemblement de représentants de haut niveau des gouvernements, notamment des chefs d’État, ministres, sous-ministres et hauts fonctionnaires qui sont réunis dans le but de protéger les droits des migrants, et de trouver des façons d’intégrer leurs contributions à la société dans le cadre du programme de développement post-2015. La migration a capté l’attention des leaders du monde entier au cours des dernières années, car plusieurs comptent sur le marché libre imparfait et omettent de créer des emplois décents à salaire acceptable dans leurs propres pays. Ils préconisent dorénavant la migration, car les migrants peuvent constituer une source de main-d’œuvre exploitable et peu coûteuse dans les pays d’accueil, et rapporter les sommes nécessaires à leurs pays d’origine afin que ceux-ci relèvent leur économie défaillante.
Les communautés migrantes locales, organismes de défense des droits des migrants, syndicats, groupes confessionnels, universitaires et autres organisations de la société civile du monde entier sont réunis à New York afin de défendre collectivement les droits des migrants. Internationale des services publics (ISP) et le Congrès du travail du Canada (CTC) participent à l’Action mondiale des peuples sur la migration, le développement et les droits de la personne 2013 (AMP) (http://hld2013.gcmigration.org/about-pga-2013/). L’AMP est un événement indépendant pour le peuple et la société civile qui a lieu parallèlement au DHN 2013 afin d’enclencher le processus du DHN, inciter les pays à élaborer des politiques sur la migration et le développement avec une démarche axée sur le peuple et les droits de la personne, exiger que l’on mette fin à la criminalisation répandue de la migration, et tenir les gouvernements responsables de leurs engagements envers le développement communautaire et les droits de la personne internationaux.
D’autres activités parallèles ont lieu afin de permettre aux communautés de migrants de s’exprimer (http://iamr4.com/about/) et d’affirmer que les migrants ne choisissent pas de quitter leur pays d’origine, mais sont plutôt forcés de le faire; ils exigent la justice et la reconnaissance de leurs droits, et maintiennent qu’il est primordial d’aborder les causes fondamentales de la migration forcée.
Ce n’est un secret pour personne que les migrants sont les travailleurs les plus vulnérables au monde. Ils sont touchés par la séparation d’avec leur famille, l’exploitation de la main-d’œuvre, la détention et la déportation, la criminalisation et la répression, le racisme et la xénophobie, la guerre et le déplacement, ainsi que la violence sexuelle. Le Canada accueille maintenant plus de migrants temporaires que de résidents permanents, et comble systématiquement les besoins des employeurs au détriment des droits des migrants de joindre et de mettre sur pied des syndicats, de gagner un salaire suffisant, ou d’accéder aux services sociaux et aux programmes de santé et sécurité.
Nous réitérons le point de vue d’ISP, énoncé dans le cadre du DHN, et selon lequel le développement durable ne peut être réalisé sans services publics viables soutenus par le gouvernement afin que les pays soient en mesure de développer les gens.(http://www.world-psi.org/en/quality-public-services-decent-work-can-make-migration-option-not-only-choice). Un secteur public fort et l’accès à des emplois décents sont essentiels pour éviter que les travailleurs soient forcés de quitter leur famille afin de migrer, et veiller à ce que leurs droits fondamentaux soient respectés s’ils sont tenus de le faire.