Riccardo Filippone | Service des communications du SCFP
Après avoir analysé ce projet de loi en détail, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a annoncé que son parti s’y opposerait.
Les Libéraux ont admis que le projet n’était pas parfait, mais ils ont quand même choisi de l’appuyer. Devant des étudiants de l’Université de la Colombie-Britannique, Justin Trudeau a déclaré qu’une fois au pouvoir, les Libéraux modifieront la loi. Pendant la période de questions, une étudiante a lancé : « Monsieur, en appuyant un projet de loi que vous savez être dangereux, puis en promettant de le modifier une fois élu, vous prenez nos droits en otage en exigeant notre vote comme rançon. »
Bien dit.
Pour le NPD, des aspects du projet de loi C-51 posent de sérieux problèmes. Par exemple, C-51 accorde de nouveaux pouvoirs au SCRS sans accroître les mesures de contrôle. On parle ici d’articles susceptibles de restreindre le droit à la dissidence, alors que le gouvernement n’a aucun plan pour contrer la radicalisation dans nos communautés.
De nombreuses personnalités affirment que cette soi-disant loi antiterroriste va trop loin. Quatre ex-premiers ministres s’inquiètent de sa vaste portée. Le commissaire à la vie privée, qui relève du Parlement, dit ne pas disposer des pouvoirs et des ressources nécessaires pour en superviser l’application. Enfin, ce projet de loi ternit la réputation du pays, les médias étrangers rapportant qu’il pourrait porter atteinte aux droits de la personne. Le Conseil exécutif national du SCFP a adopté une résolution appelant à la mobilisation des membres du SCFP contre le projet de loi C-51 du gouvernement conservateur qui menace les libertés civiles et la démocratie. Dans les faits, le projet de loi permettra d’espionner les Canadiens.
Une centaine d’avocats de renom ont adressé aux députés une lettre ouverte dans laquelle ils expriment leur « vive inquiétude » face au projet de loi C-51. Ils jugent le projet de loi conservateur « dangereux en raison des répercussions qu’il pourrait avoir sur la primauté du droit, les droits protégés par la Constitution et le droit international, ainsi que la vitalité de la démocratie canadienne ».
Les audiences du comité parlementaire ont pris fin en mars et tous les amendements proposés par l’opposition ont été rejetés par les Conservateurs. Le projet de loi demeure donc radical, dangereusement vague et probablement inefficace. Bref, ce projet de loi est trop vaste, dangereusement vague et probablement inefficace.