Le gouvernement libéral se traîne les pieds quant à la mise en place de ses promesses phares en matière de garde d’enfants, d’assurance-médicaments et de soins de longue durée, privant les Canadiens vulnérables de l’aide dont ils ont tant besoin pour affronter la pandémie. Alors que le gouvernement fédéral aurait pu profiter de l’Énoncé économique d’automne de lundi pour tracer la voie à la mise en œuvre des promesses contenues dans le discours du Trône de septembre, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, n’a offert que des délais et des déceptions supplémentaires aux Canadiens.

En ce qui concerne les services de garde d’enfants, le gouvernement fédéral s’est engagé à consacrer 4,3 millions de dollars par année pendant cinq ans pour établir un secrétariat de la garde d’enfants, mais n’a pas injecté de nouveaux fonds pour réellement créer des places en garderie. « Les Canadiens attendent depuis une génération que les libéraux agissent en matière de garde d’enfants. Des centaines de milliers de parents, surtout des femmes, ne peuvent pas retourner au travail et les libéraux leur proposent d’attendre encore cinq ans ! », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.

Entretemps, le gouvernement offre un milliard de dollars aux provinces pour accroître le stock d’équipement de protection individuelle et de lutte contre les infections dans les établissements de soins de longue durée, ce qui constitue en fait une subvention aux exploitants d’établissements qui contribue bien peu à régler les problèmes systémiques. « Il s’agit d’une autre annonce décousue qui souligne l’absence décevante de progrès vers la réalisation de la promesse fédérale d’adopter des normes nationales pour ce secteur », a souligné Mark Hancock.

Quatre-vingts pour cent des personnes décédées de la COVID-19 au Canada étaient des résidents ou des travailleurs des soins de longue durée. Pendant ce temps, partout au pays, les éclosions de COVID-19 continuent de frapper les établissements de soins de longue durée où les normes laxistes laissent les résidents mal desservis et le personnel surchargé de travail.

Quant à l’assurance-médicaments, l’énoncé économique n’a même pas abordé le sujet, alors que des millions de Canadiens sont aux prises avec le prix élevé des médicaments sous ordonnance, et ce, en pleine crise sanitaire mondiale.

« Où est le sentiment d’urgence ? Les Canadiens ont besoin d’une réponse rapide à la crise tout de suite, pas dans cinq ans. Nous n’avons plus le temps pour des paroles creuses », a affirmé le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.

Le SCFP est néanmoins satisfait de certains éléments contenus dans la mise à jour économique de lundi, notamment l’engament du gouvernement à faire payer leur juste part d’impôts aux géants du numérique comme Amazon et Airbnb, ainsi que certaines mesures limitées pour les options d’achat d’actions des PDG. Mais le SCFP est également déçu de voir le gouvernement s’entêter à utiliser l’approche inefficace des PPP pour investir dans les infrastructures vertes. Cette approche, c’est bien connu, entraîne une baisse des salaires et une hausse des frais d’utilisation pour la population.