Lisa Djevahirdjian | Service des communications
À cause d’une loi spéciale forçant le retour au travail en avril, les médias se sont braqués sur un métier centenaire au port de Montréal, celui du débardeur qui s’accorde de plus en plus au féminin.
En effet, même s’il s’agit d’un métier traditionnellement masculin, les femmes occupent présentement 12,5 % des postes représentés par le Syndicat des débardeurs du port de Montréal (section locale 375 du SCFP). Sophie Bishop est débardeuse depuis 2015. Et comme plusieurs autres membres, elle est rentrée au port grâce à son père. Encore aujourd’hui, le syndicat détient un certain pouvoir sur les embauches.
« Mon grand-père et mon père étaient débardeurs, mon frère aussi. J’ai également des cousins et cousines qui sont mes collègues. Au début, mon père trouvait que c’était trop difficile comme métier et ne voulait pas que je l’exerce. Mais il a fini par accepter et j’en suis ravie. J’adore ce que je fais, mais j’avoue que ce n’est pas pour tout le monde », a-t-elle expliqué.
Le travail est très exigeant. Ils et elles travaillent 19 jours sur 21. La conciliation travail-vie personnelle est difficile. En raison des conditions de travail particulières, la solidarité entre les personnes qui exercent ce métier est remarquable et presque inégalée.
« La camaraderie entre les personnes débardeuses est exceptionnelle. Oui, c’est encore en milieu plutôt masculin, mais celui-ci s’adapte très bien aux embauches de femmes. Il faut juste s’habituer au langage de chantier. Oreilles trop délicates s’abstenir! », a-t-elle lancé en rigolant.
Avant l’automatisation des équipements, le travail était plus dur physiquement. Pour décharger un navire, les hommes et les femmes ne disposaient que de la force brute de leurs bras. Aujourd’hui, avec le développement de la machinerie, la force est moins nécessaire, toutefois ça prend une concentration et une dextérité singulières pour manipuler et déplacer des conteneurs qui pèsent des tonnes.
« C’est un beau métier qui s’exerce au bord de l’eau. J’aimerais bien que l’on soit pas mal plus nombreuses au port! Peut-être même un jour mon fils ou ma fille y travailleront », a conclu Sophie Bishop.