Aujourd’hui, le président national du SCFP, Mark Hancock, a écrit au premier ministre Trudeau pour lui demander de suspendre l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les pays tiers sûrs.

En vertu de cette entente, les demandeurs d’asile sont tenus de présenter leur demande dans le premier pays sûr où ils arrivent. Les États-Unis sont le seul pays désigné comme pays tiers sûr par le Canada en vertu de cette entente. Aujourd’hui, à la Chambre des communes, les députés fédéraux tiendront un débat d’urgence sur l’impact des mesures de répression adoptées par l’administration Trump envers les voyageurs et les immigrants souhaitant se rendre aux États-Unis.

Vous pouvez nous aider à mettre de la pression sur le gouvernement Trudeau : communiquez avec votre député et signez la pétition de Leadnow ou celle de l’Institut Broadbent.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la lettre de Mark Hancock.


Objet : Entente sur les pays tiers sûrs

Monsieur le premier ministre,

Je vous écris pour vous faire part des profondes inquiétudes qu’entretient le Syndicat canadien de la fonction publique quant aux conséquences du décret signé par le président des États-Unis, Donald Trump, le 27 janvier 2017 et intitulé « Protecting the Nation from Terrorist Attacks by Foreign Nationals » (Pour protéger la nation contre les attaques terroristes perpétrées par des ressortissants étrangers).

Je vous félicite d’avoir réitéré le soutien du Canada aux personnes qui fuient la persécution, la terreur et la guerre. Or, ces bons mots ne veulent rien dire sans gestes concrets. Je vous prie de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des réfugiés injustement ciblés par ce décret.

Plus précisément, le SCFP exhorte le gouvernement canadien à suspendre l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les pays tiers sûrs. Les personnes qui fuient la violence et la guerre subissent déjà les répercussions terribles de l’arrêt temporaire de la réinstallation de réfugiés et de la discrimination envers les réfugiés de confession ou d’origine musulmane. Dans de telles circonstances, on ne peut plus considérer les États-Unis comme un « pays tiers sûr » en vertu de cette entente. Votre gouvernement doit assumer ses responsabilités et instaurer des procédures pour traiter les demandes de statut de réfugié des personnes touchées par ce décret qui pourraient chercher refuge au Canada.

De plus, votre gouvernement doit augmenter le nombre de réfugiés qui seront accueillis au Canada en 2017. Le plan gouvernement prévoit d’accueillir seulement 7500 réfugiés parrainés par le gouvernement et 16 000 réfugiés parrainés par des particuliers. Il faut aussi remettre en vigueur la politique qui permet le parrainage de personnes en provenance de certains pays sans qu’un certificat de réfugié du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou une pièce équivalente soit nécessaire.

Permettez-moi de profiter de l’occasion pour exprimer le soutien sans réserve du SCFP à ces personnes et à ces familles rendues vulnérables par une guerre ou un conflit injuste et qui cherchent à se mettre à l’abri au Canada. Le gouvernement canadien doit montrer l’exemple sur la scène mondiale. J’espère sincèrement que vous vous montrerez à la hauteur en permettant à plus de réfugiés de s’installer dans notre pays.

Veuillez agréer mes salutations distinguées,

Mark Hancock