Lors d’une conférence de presse tenue plus tôt cette semaine à Queen’s Park, la division ontarienne de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE-Ontario) et la section locale 3903 du SCFP ont demandé que l’Université York mette fin à une série d’enquêtes sur la conduite d’étudiants. Ces enquêtes cherchent manifestement à punir les syndiqués et les étudiants de premier cycle pour leur participation à la dissidence politique. Selon la FCEE et le SCFP, les actions de l’université contournent la convention collective de la section locale et jettent un froid sur le militantisme au campus.
Le professeur Stefan Kipfer est membre d’un comité de l’Association des professeurs de l’Université York, qui soutient les huit étudiants qui font l’objet d’une enquête. En outre, il supervise l’un de ces étudiants. Il a pris la parole à la conférence de presse pour témoigner son appui à la cause de la FCEE et du SCFP.
L’administration universitaire a récemment déposé un certain nombre de plaintes contre des militants syndicaux et étudiants qui ont exercé leur liberté d’expression et d’assemblée lors de la grève du SCFP 3903.
« L’administration, dirigée par Rhonda Lenton, présidente et vice-rectrice de l’Université York, choisit une poignée de militants pour menacer leur carrière et leurs moyens de subsistance afin de faire peur aux étudiants et aux travailleurs », estime Devin Lefebvre, président du SCFP 3903. « L’Université York a une riche culture de débat et de militantisme diversifiés; cette culture est mise en péril ».
Des administrateurs de haut niveau ont ciblé des syndiqués et des étudiants du premier cycle qui ont participé aux manifestations pendant la grève. Ces activités visaient à faire pression sur l’université pour qu’elle revienne à la table des négociations et mette fin au conflit de travail. Les étudiants sont passibles d’une amende maximale de 1000 $, d’une suspension et même d’une expulsion.
« C’est le dernier exemple du mépris qu’entretient cette université envers ses étudiants et son personnel, poursuit M. Lefebvre. Après avoir prolongé la grève pendant cinq mois en refusant de négocier sérieusement, après avoir incité à la confusion de masse avec une mauvaise communication sur le retour en classe, voilà que l’université pénalise les étudiants pour leur pensée critique et leur militantisme. »
Le syndicat promet d’explorer toutes les avenues, y compris le dépôt de griefs et de plaintes pour pratiques déloyales de travail, afin de contester les actions de l’administration universitaire.
« L’Université York continue de ternir sa réputation, à la fois en tant qu’employeur et qu’établissement d’enseignement, en menaçant de lourdes conséquences scolaires et financières des étudiants qui n’ont fait qu’exiger mieux », ajoute Hildah Otieno, directrice générale de la FCEE-Ontario. « Si elle veut se tirer de ce faux pas avec un vestige de dignité, qu’elle abandonne le processus draconien mis en branle en vertu du Code de conduite et qu’elle se concentre plutôt sur la prestation d’une éducation postsecondaire publique de haute qualité. »