« Les travailleuses et les travailleurs canadiens exigent et méritent une loi anti-briseurs de grève. Avec le projet de loi C-302 déposé l’automne dernier et les consultations fédérales qui se terminent aujourd’hui, nous avons l’élan nécessaire pour agir. Il appartient maintenant au gouvernement fédéral de livrer marchandise », a déclaré aujourd’hui le président national du SCFP, Mark Hancock, lors d’une conférence de presse tenue sur la Colline du Parlement. Il était accompagné du député de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, qui a présenté ce projet de loi d’initiative parlementaire.
« C’est consternant qu’au 21e siècle, le système canadien permette encore aux employeurs de mettre leurs employés en lock-out, puis d’embaucher de la main-d’œuvre de remplacement pour faire leur travail. Tout cela pour éviter de négocier un contrat de travail équitable avec leurs employés. Il faut y mettre un terme », a ajouté Mark Hancock.
« Au NPD, notre priorité est de défendre les droits des travailleurs et travailleuses pour que tout le monde puisse avoir de meilleures conditions de vie. Il est injuste que la loi permette de se faire voler son emploi et son gagne-pain parce qu’on exerce des moyens de pression légitime. Il faut que ça cesse », a affirmé Alexandre Boulerice.
Manifestation sur la Colline du Parlement
Le recours aux briseurs de grève prolonge les conflits de travail, augmente les risques pour la sécurité et fait considérablement pencher la balance en faveur du patronat lors des négociations.
Les membres du SCFP au Port de Québec, en lock-out depuis septembre dernier, le savent trop bien. Les membres du SCFP chez Vidéotron l’ont aussi expérimenté il y a 20 ans, lors d’un lock-out qui a duré 13 mois. Certains d’entre eux se sont réunis sur la Colline du Parlement aujourd’hui, aux côtés d’autres membres du SCFP, d’alliés syndicaux et communautaires et de députés néo-démocrates. Leur message au gouvernement fédéral était clair : agissez maintenant.
Mémoire du SCFP présenté lors des consultations fédérales
Dans son mémoire au gouvernement fédéral, le SCFP souligne que le recours à des briseurs de grève porte atteinte au droit constitutionnel de grève reconnu par la Cour suprême du Canada en 2015.
Pour rétablir l’équilibre entre patronat et syndicat à la table de négociations, le SCFP exige une loi anti-briseurs de grève forte qui inclurait, notamment :
- de lourdes amendes pour les employeurs qui utilisent des briseurs de grève ou qui incitent leurs travailleuses et travailleurs à franchir une ligne de piquetage.
- de solides protections pour les travailleuses et les travailleurs qui refusent de franchir une ligne de piquetage.
Le SCFP est le plus important syndicat au Canada. Il représente 715 000 travailleuses et travailleurs dans de nombreux secteurs d’activité dans l’ensemble du pays, dont 35 000 membres dans les secteurs de compétence fédérale, notamment le transport aérien, les communications, les ports, les transports en commun, les traversiers, les chemins de fer et certaines sociétés d’État fédérales. Ces membres bénéficieraient grandement d’une loi fédérale anti-briseurs de grève.