Le climat de travail à la Société québécoise du cannabis (SQDC) vient de se dégrader davantage à la suite de la suspension du président du Syndicat des employés de la SQDC (SCFP 5454) ainsi que de sa vice-présidente. Ces personnes ont été suspendues vendredi dernier pour une durée indéterminée aux fins d’enquête.
Depuis environ deux mois, ces syndiqué(e)s du SCFP qui offrent des conseils dans 26 succursales au Québec exercent des moyens de pression en ne portant plus les vêtements de travail de couleur noire exigés par la société d’État.
Ce moyen de pression, plutôt symbolique, semble avoir provoqué la colère des dirigeant(e)s de la SQDC au point où, samedi et dimanche derniers, la SQDC a suspendu sur-le-champ plus de 75 salarié(e)s au motif qu’ils et elles mettaient des robes et des bermudas.
Pendant ces deux jours, la SQDC a ainsi renvoyé la totalité des travailleurs et travailleuses dans plus d’une quinzaine de succursales laissant la direction de celles-ci effectuer leur travail. Dans la région de Québec, la SQDC a carrément fermé les portes d’une de ces succursales.
« C’est quand même incroyable de voir cette société d’État suspendre tous les salariés de certaines succursales, comme s’il y avait urgence. Mettre en péril le service à la clientèle au seul motif qu’ils refusent de porter les vêtements requis par l’employeur, c’est injustifiable », de déclarer Daniel Morin, conseiller syndical du SCFP.
Les syndiqué(e)s du SCFP à la SQDC réclament des conditions de travail décentes alors que celle-ci refuse de leur octroyer des salaires et des avantages similaires à ceux offerts dans d’autres sociétés d’État comparables.
« On veut négocier un salaire intéressant pour nos membres, et ce, dans un contexte de précarité, de manque de main-d’œuvre et d’inflation qui fait mal aux bas salariés. Nous ne tolérerons pas que cette société d’État utilise des représailles à l’endroit des syndiqués et des représentants du syndicat. De tels agissements ne nous décourageront pas. Nous contesterons devant les tribunaux toutes ces mesures, ces gestes d’intimidation et ce lock-out déguisé », de déclarer Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.
Les employé(e)s de la SQDC gagnent seulement 17 $/h à l’embauche et la majorité d’entre eux et elles n’ont pas de poste à temps plein. Ces personnes salariées refusent d’être les enfants pauvres des sociétés d’État. Le syndicat a en main un mandat de grève générale qu’il entend utiliser au moment jugé opportun.
« Les membres de notre syndicat sont mobilisés et déterminés à continuer la lutte entamée depuis plus de six mois. Cette répression de masse de la part de la SQDC ne nous effraie pas et de manière groupée, nous résisterons afin de défendre notre droit d’exprimer notre insatisfaction et de contraindre l’employeur à retrouver la raison. Que la SQDC commence à négocier sérieusement! », de tonner le président du SCFP 5454, David Clément.