Au cours de la fin de semaine, plus de 250 travailleuses et travailleurs de l’éducation, représentant leurs 55 000 collègues à travers la province, se sont réunis pour reconfirmer leur engagement à lutter pour des salaires décents, des meilleurs services aux élèves et un réinvestissement dans l’éducation publique après une décennie de compressions

Au cours de la conférence, les personnes déléguées ont approuvé à l’unanimité la recommandation de l’équipe de négociation du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) de tenir un vote de grève afin de démontrer la détermination des membres à faire accepter leurs propositions raisonnables, nécessaires et abordables. Celles-ci visent à améliorer les conditions de travail et d’apprentissage dans les écoles ontariennes dans un contexte d’inflation élevée. Malheureusement, les offres du gouvernement Ford sont carrément irrespectueuses.

Les propositions pour « la réussite des élèves et de bons emplois » permettraient :

  1. de garantir des services accrus aux élèves.
  2. de protéger les niveaux de service contre les compressions.
  3. d’aider à résoudre les problèmes des conseils scolaires en matière de rétention et de recrutement de personnel.
  4. d’augmenter le financement gouvernemental pour l’éducation des enfants après 10 ans de compressions.

Lors de la conférence, la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick, a parlé de l’importance de négocier des augmentations de salaire et une hausse de la dotation, en raison de l’inflation qui s’emballe et d’années de stagnation salariale imposées par le gouvernement. « Nos membres ne peuvent plus se permettre de perdre du pouvoir d’achat. Nos membres, en particulier celles et ceux qui se trouvent au bas de l’échelle salariale, ont besoin d’une grosse augmentation de salaire. Ils ne peuvent pas continuer à travailler dans des conditions néfastes qui découlent d’un sous-financement chronique et d’effectifs inadéquats », a-t-elle déclaré.

À l’automne 2021, un sondage sur l’impact d’un bas salaire sur leur vie a été mené auprès des travailleuses et des travailleurs de l’éducation membres du CSCSO. Les résultats sont alarmants : 51,4 pour cent des membres ont besoin d’au moins un emploi supplémentaire pour joindre les deux bouts, 91 pour cent ont rencontré au moins une forme de difficultés financières en raison de leur bas salaire et 60 pour cent sont licenciés chaque été, la majorité ayant besoin de l’assurance-emploi pour survivre. Dans le meilleur des cas, l’assurance-emploi ne remplace que 55 pour cent des revenus admissibles.

De plus, 41 pour cent des membres ont payé une facture en retard parce que leur salaire est insuffisant pour subvenir à leurs besoins, 24 pour cent ont du mal à payer l’essence ou le transport en commun et 27 pour cent ont dû couper dans l’épicerie, et ce avant la récente flambée des prix de l’essence en raison de l’inflation.

La présidente du CSCSO, Laura Walton, a réitéré qu’un vote de grève, même s’il n’aboutit pas à un débrayage, devrait faire comprendre au gouvernement provincial et aux conseils scolaires que les élèves, les familles ontariennes, les travailleuses et les travailleurs méritent mieux que le statu quo et des concessions.

Laura Walton a expliqué pourquoi les membres du CSCSO sont prêts à faire la grève : « Nous nous battons pour une dotation en personnel qui permettra de garder les bibliothèques scolaires ouvertes afin que les enfants puissent lire en tout temps. Nous nous battons pour que chaque enfant de quatre et cinq ans obtienne le soutien à l’apprentissage basé sur le jeu qui est si nécessaire, un soutien qui serait possible en ayant une éducatrice ou un éducateur de la petite enfance dans chaque classe de maternelle », a-t-elle souligné.

« Nous nous battons pour un nombre adéquat de secrétaires dans les écoles et pour suffisamment de surveillant(e)s le midi pour assurer la sécurité des élèves. Nous nous battons pour plus de concierges, de préposé(e)s à l’entretien et de gens de métier afin de garder nos écoles propres et de commencer à rattraper un déficit de rénovations estimé à 16,3 milliards de dollars », a-t-elle poursuivi.

Les votes de grève se dérouleront du 23 septembre au 2 octobre.