Les travailleurs des services alimentaires de Trent, qui peinent à gagner leur vie avec leur emploi précaire et à temps partiel, ont lancé un défi à leur employeur, Compass Group of Canada, et à l’Université Trent. Ils leur demandent de fournir des emplois de qualité, à temps plein, qui leur permettront de fournir de meilleurs services aux étudiants, au personnel et au corps professoral de l’université.

Selon les travailleurs, avec de meilleurs emplois plus sûrs, on pourrait aussi consolider la communauté de Peterborough, puisque la précarité d’emploi a un impact sur tout, de leur capacité à s’établir dans cette ville à celle de faire du bénévolat.

Compass Group of Canada est un géant des services alimentaires. Sa division Chartwells détient le contrat des cafétérias du campus de l’Université Trent à Peterborough. Elle y emploie plus d’une centaine de travailleurs.

Or, depuis que la multinationale a repris ce contrat en 2014, elle a éliminé plusieurs emplois à plein temps. Aujourd’hui, plus de la moitié des travailleurs alimentaires de Trent travaillent à temps partiel. Certains ont moins de cinq heures de travail par semaine.

Avec si peu d’heures, ces employés de Compass n’ont pas droit aux avantages sociaux. Ils ne se qualifient pas à l’assurance-emploi pendant leur mise à pied estivale. Enfin, ils doivent cumuler deux ou trois emplois pour réunir des revenus décents.

La précarité d’emploi peut même faire courir des risques à la santé des étudiants, du personnel et du corps professoral. Les employés n’ayant pas les moyens de ne pas travailler, ils se rendent au travail même s’ils sont malades. Et les microbes se propagent facilement dans le confinement d’un campus universitaire.

« C’est tout simplement inacceptable, lance Stephanie Malinsky, qu’une société ultra-rentable comme Compass et qu’une institution comme Trent encouragent la précarité d’emploi sans se soucier des répercussions de ce type d’insécurité sur les travailleurs, les étudiants et la collectivité. » Mme Malinsky est conseillère nationale au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les travailleurs alimentaires de Trent.

Le combat de ces travailleurs contre la précarité d’emploi les mènera à une date de déclenchement d’une grève ou d’un lock-out le 31 janvier. Ils organisent une manifestation du midi devant l’entrée principale de l’université ce lundi 22 janvier. Ils y réclameront, de la part de Compass, la négociation d’un contrat prévoyant de bons emplois à plein temps. Ils en profiteront aussi pour demander à l’université de jouer son rôle en exigeant de ses sous-traitants qu’ils fournissent des emplois sûrs et à plein temps.