Les 103 membres du SCFP 543.4, professionnelles et professionnels de la petite enfance à l’emploi de la garderie ABC Day Nursery de Windsor, ont renouvelé leur convention collective pour trois ans. Le vote a eu lieu le 13 avril; les membres ont approuvé l’entente à 71 %.
Ce contrat, qui garantit aux familles des services éducatifs à l’enfance de qualité fournis par du personnel hautement qualifié, s’est négocié sur fond de fissures croissantes dans la main-d’œuvre du secteur en Ontario.
Cette ronde de négociations contractuelles a été marquée par les défis de recrutement et de rétention de personnel qualifié et talentueux dans les cinq établissements de la garderie ABC. Les éducatrices et éducateurs de la petite enfance (EPE) quittent le milieu des garderies après seulement trois ans, en moyenne, pour aller travailler dans les conseils scolaires, qui offrent un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail.
« Ces défis ne sont pas propres à cet employeur », explique Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Ce fut l’une des nombreuses rondes de négociations difficiles dans ce secteur, difficulté que l’on doit à l’insistance aveugle du gouvernement Ford à bâtir un système de garde à l’enfance sur le dos de la main-d’œuvre. Nous constatons que des gens sous-payés et épuisés quittent leur emploi, ce qui entraîne des pénuries massives d’EPE et la fermeture de garderies en raison de problèmes de main-d’œuvre. De toute évidence, son plan ne marche pas. »
L’accord de financement entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial qui sous-tend l’élan vers des places en garderie à dix dollars par jour demandait au ministère de l’Éducation de publier un plan complet de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre d’ici l’automne 2022. Nulle trace encore de ce plan. Par contre, le ministère a consulté les propriétaires et les exploitants de garderies à but lucratif et non lucratif.
« Nous avons vu les documents, et c’est une partie de la tragédie », déplore Christina Gilligan, coordonnatrice adjointe au SCFP. « Le gouvernement a rassemblé des gens pour leur demander à quels défis ils font face et la réponse a été presque unanime : le recrutement et la rétention de personnel. » Les solutions incluent une échelle salariale équivalente à ce qui est offert par les conseils scolaires, une grille salariale qui incite les gens à rester dans le secteur, une véritable possibilité d’avancement et de meilleures conditions de travail. « Notre gouvernement a ignoré ces commentaires, il ne s’est pas soucié des travailleurs et des travailleurs, il n’a rien fait pour résoudre la crise. »