Grâce à la campagne fructueuse du mouvement syndical visant à bonifier le Régime de pensions du Canada (RPC), les travailleurs canadiens ont commencé à toucher une meilleure pension gouvernementale le premier janvier dernier.

Pour la première fois en 50 ans, les prestations du RPC et du Régime de rentes du Québec (RRQ) augmentent. Cette bonification touche tous les travailleurs, qu’ils soient du secteur public ou privé, syndiqués ou non, y compris les travailleurs autonomes.

Le SCFP avait mis tout son poids derrière la campagne du Congrès du travail du Canada visant à bonifier le RPC et à assurer à chacun une meilleure retraite.

La bonification sera progressive au cours des six prochaines années. Les travailleurs sur le point de prendre leur retraite constateront une petite amélioration. La prochaine génération de retraités, elle, bénéficiera pleinement du changement. La plupart des membres du SCFP toucheront, dans le futur, des prestations de retraite majorées du tiers par rapport à celles qu’ils ont amassées avant l’entrée en vigueur de la bonification.

Jusqu’à présent, le RPC et la RRQ visaient à remplacer 25 pour cent des gains d’un travailleur, et ce, jusqu’à concurrence de 57 400 dollars par année. Bien que la prestation maximale atteigne un peu plus de 1100 dollars par mois, un nouveau retraité recevra en moyenne 660 dollars, une somme qui variera en fonction de ce qu’il a cotisé, son nombre d’années sur le marché du travail et le moment où il commence à toucher des prestations.

Au fil du temps, ces prestations augmenteront pour remplacer 33 pour cent du revenu. Le revenu maximal couvert augmentera lui aussi progressivement.

Lorsque les compagnies d’assurance privées se sont opposées à l’instauration d’un régime de retraite public dans les années 1960, nous avons riposté et gagné. Dès le début, il était clair qu’il faudrait accroître les prestations.

La plus récente campagne visant à bonifier le régime pour le bénéfice des travailleurs a été lancée en 2009. Nous avons tenu tête à l’opposition des gouvernements de droite, des groupes patronaux et du secteur financier. Notre campagne a porté ses fruits en 2016 lorsque les gouvernements fédéral et provinciaux ont accepté d’accroître les prestations.

Environ 60 pour cent des travailleurs canadiens n’ont pas de régime de retraite au travail. Selon des estimations, entre un quart et la moitié des Canadiens n’épargnent pas assez pour leur retraite, un problème qui n’aurait fait qu’empirer dans l’avenir. L’amélioration de notre couverture de retraite universelle contribuera à mieux protéger des centaines de milliers de familles qui ont de la difficulté à épargner en vue de la retraite.

La bonification des prestations est financée par de modestes augmentations des cotisations de l’employé et de l’employeur. La plupart des membres du SCFP verseront environ un pour cent de plus de leur salaire au régime public (auparavant, les travailleurs y versaient environ 5 pour cent) et votre employeur versera un montant équivalent. Les travailleurs qui gagnent plus que le plafond actuel de 57 400 dollars contribueront un peu plus.

Les prestations du RPC et du RRQ offrent beaucoup d’avantages. Elles sont garanties et entièrement indexées à l’inflation. Le régime est transférable d’un emploi à l’autre au cours de votre carrière. Les employeurs ne peuvent pas s’en retirer ni changer les règles unilatéralement.

Nous avons encore du travail devant nous pour nous assurer que les parents qui travaillent et les travailleurs ayant un handicap ne soient pas laissés pour compte. Nous devons aussi empêcher que les employeurs utilisent la bonification comme excuse pour réduire les régimes de retraite au travail ou pour s’en prendre au salaire de nos membres.

Consultez les ressources du SCFP sur les régimes de retraite au scfp.ca/regimes-de-retraite.