Alors que la grève des bibliothécaires du comté d’Essex atteindra bientôt son cinquantième jour, la direction et le conseil de bibliothèque cherchent toujours à imposer aux grévistes leurs modifications au régime de congés de maladie, privant ainsi les enfants, les adultes et les aînés du comté d’importants services bibliothécaires.

Les 14 succursales de la Bibliothèque du comté d’Essex sont fermées depuis le début de la grève, le 25 juin.

Les grévistes ont fait preuve de flexibilité en proposant diverses solutions en vue de résoudre le conflit de travail et de rouvrir les bibliothèques, mais la position de la direction sur les congés de maladie demeure inchangée depuis le 22 juin.

En plus de ne pas être pressée de rouvrir les bibliothèques, la direction a commencé à faire circuler des faussetés à propos de la grève. Voici quelques faits pour transformer son roman en livre de référence.

  • Le président du conseil de bibliothèque, Richard Meloche, prétend que son conseil souhaite « utiliser les fonds publics avec prudence ». Mais les congés de maladie ne posent pas problème dans nos bibliothèques. D’ailleurs, les modifications réclamées par la direction n’entraîneront pas d’économies, au contraire : sur les 30 prochaines années, il coûtera plus cher aux contribuables.
  • M. Meloche prétend aussi souhaiter « aligner le régime de congés de maladie avec les pratiques recommandées et les autres régimes du secteur public ». Or, le régime actuel correspond à ce qui se fait dans les autres bibliothèques de la province. Et la dernière proposition qu’a présentée le SCFP à l’employeur consistait à adopter un régime identique à celui des autres employés du comté d’Essex.
  • « Nous apprécions nos employés et nous souhaitons qu’ils recommencent à servir la population », a déclaré le président du conseil, mais ses gestes, dans les négociations, en disent plus long. Le plus révélateur, en fait, c’est l’inaction du conseil dans cette grève. Par exemple, l’employeur a attendu au 45e jour de grève pour reprendre les négociations… sans modifier sa position sur les congés de maladie, cause de la grève. Ce n’est pas çà, négocier. D’ailleurs, c’est cette tentative d’imposer sa volonté aux syndiqués qui a mené à la grève et qui la fait perdurer.
  • Le président du conseil de bibliothèque prétend aussi que sa « proposition est très généreuse; elle prévoit des augmentations de salaire et la mise en place d’un nouveau régime de congés de maladie ». Or, cette grève n’est pas motivée par l’argent. Elle a été déclenchée parce que le conseil de bibliothèque veut réduire les congés de maladie de plus de la moitié, alors que ces congés ne posent même pas problème dans nos bibliothèques.
  • M. Meloche laisse entendre qu’avec le nouveau régime plus coûteux que le conseil veut faire adopter, les employés auront droit à « 8,5 jours de maladie par année ». Dans les faits, avec le soi-disant « régime amélioré », 80 pour cent des employés de bibliothèque occupent un poste à temps partiel; en moyenne, ils auront accès à seulement 4,5 jours de maladie par année. Pire, 31 pour cent des employés n’auront droit qu’à 3,5 jours par année, et certains ne disposeront que de quelques heures.
  • Enfin, l’employeur prétend « regretter profondément les répercussions qu’a cette grève sur les collectivités du comté d’Essex ». Dans ce cas, pourquoi n’a-t-il rien fait de concret pour empêcher cette grève ou pour y mettre fin? En réalité, le conseil de bibliothèque et certains conseillers font la sourde oreille aux demandes des citoyens qui souhaitent qu’on rouvre les bibliothèques. Ils ont choisi de fermer les yeux sur la décision d’un arbitre impartial qui a refusé d’appliquer le nouveau régime de congés de maladie aux ambulanciers du comté. Pire, ils refusent toujours d’expliquer pourquoi ils ciblent ainsi les employés de bibliothèque sur une question qui ne pose pas problème dans nos bibliothèques.