Plus tôt aujourd’hui (le 5 avril 2017), dans la foulée de plusieurs gestes islamophobes et antimusulmans posés dans la région de Peel, les dirigeants locaux et provinciaux du SCFP ont publié une lettre ouverte à l’intention du conseil scolaire de Peel.
Voici le texte intégral de cette lettre.
Lettre ouverte à la communauté du conseil scolaire de Peel
Ces dernières semaines, la population canadienne a été choquée d’apprendre, par le biais des médias, que nos membres de la communauté du conseil scolaire de Peel étaient victimes de gestes haineux et islamophobes.
Hélas, les discours et les gestes islamophobes perpétrés dans les tribunes du public à l’assemblée du conseil scolaire du 22 mars, et qui ont trouvé écho dans les médias, ne sont qu’un exemple des nombreux incidents haineux qui secouent notre communauté scolaire depuis quelques mois.
Certains membres de notre société agissent de manière déplorable et dangereuse, qu’il s’agisse de viles attaques, dans des forums publics, contre des commissaires de conseil scolaire élus, de vagues de commentaires infâmes dans les réseaux sociaux ou même de « primes YouTube » qui ciblent nos élèves.
Nous, travailleurs scolaires, attendons de notre employeur, le conseil scolaire de Peel, qu’il protège les droits que nous confère le Code des droits de la personne de l’Ontario et la Charte canadienne des droits et libertés. C’est ce que nous revendiquons pour nous et ce que nous espérons pour autrui, particulièrement pour nos élèves.
À titre de travailleurs scolaires et de membres du SCFP, nous soutenons pleinement les efforts du conseil scolaire de Peel en vue de faire respecter les droits des élèves dans nos écoles.
En outre, nous savons pertinemment que les discours et gestes haineux qu’on observe n’ont rien à voir avec les mesures prises par le conseil pour garantir les droits des élèves.
Ces discours et gestes ont pour but d’intimider et de répandre la haine.
Les personnes qui voient en ces comportements une composante normale d’un débat sur les accommodements sont, au mieux, hypocrites ; au pire, elles cherchent à normaliser l’intolérance.
Il n’y a rien de normal ou d’acceptable à crier sa haine, sa rage et son islamophobie.
C’est mal et il faut que ça cesse.
Nous, travailleurs scolaires, ne tolérons pas l’intimidation, la haine et l’islamophobie dans les corridors de nos écoles. Nous, citoyens de Peel et membres du SCFP-Ontario, ne tolérerons pas cela aux assemblées publiques du conseil ni dans le discours politique en général.
Or, comment notre communauté doit-elle confronter les personnes responsables de ces attaques dégoûtantes, alors qu’on sait très bien que ces personnes souhaitent provoquer une réaction et attirer l’attention ? Autrement dit, comment ne pas alimenter les trolls ?
Ces questions d’intervention tactique risquent de devenir de plus en plus complexes dans le climat politique actuel. Cela dit, aucun doute ne devrait subsister quant à notre position face à la haine dans notre société.
Pour nous, au SCFP, la réponse vient facilement.
Premièrement, nous soutenons et nous défendrons les élèves du conseil scolaire de Peel. Chacun d’entre eux a droit à un environnement scolaire sûr et favorable à l’apprentissage, à l’abri de toute discrimination, intimidation ou haine. Notre but premier, à titre de travailleurs scolaires, est de leur fournir cet environnement ; nous serons toujours là pour les défendre.
En ce sens, nous appuyons le conseil scolaire de Peel contre les personnes qui répandent l’islamophobie au conseil. Nous soutenons le conseil lorsque celui-ci réclame la fin des comportements haineux qui vont à l’encontre de la création d’un environnement d’apprentissage favorable à la réussite scolaire. Nous soutenons les commissaires du conseil scolaire qui ont le droit de faire le travail pour lequel ils ont été élus sans être harcelés comme ils le sont depuis quelques mois.
Enfin, nous soutiendrons la communauté du conseil scolaire de Peel dans sa quête d’un environnement d’apprentissage accueillant, inclusif, coopératif et attentionné, où les droits de tous les élèves, employés et parents sont respectés.
Nous savons que nous ne sommes pas seuls dans cet effort.
Lisa Magee, présidente de la section locale 1628 du SCFP
Dan Bouchard, président de la section locale 2544 du SCFP
Terri Preston, présidente du comité de coordination du secteur scolaire au SCFP-Ontario
Fred Hahn, président du SCFP-Ontario
Le SCFP est le syndicat communautaire de l’Ontario. Ses quelque 260 000 membres fournissent les services publics de qualité sur lesquels nous comptons tous au quotidien. Les membres du SCFP-Ontario sont fiers d’œuvrer dans les services sociaux, la santé, les municipalités, les conseils scolaires, les universités et le transport aérien.