L’Énoncé économique de l’automne des conservateurs de Ford laisse en plan les familles, puisqu’il persiste à ignorer l’importance des services de garde pour notre reprise socioéconomique. On y fait très peu mention des services de garde et on n’y trouve aucun argent frais, alors que le secteur a cruellement besoin de financement.
Les familles, les éducatrices et les éducateurs attendent toujours que le gouvernement Ford signe l’entente fédérale sur la garde d’enfants pour débloquer l’enveloppe du fédéral de plus de dix milliards de dollars destinés à soutenir un système universel, accessible, abordable et sans but lucratif d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Pendant ce temps, les parents ontariens paient les frais de garde les plus élevés au pays. Et c’est sans parler de la pénurie croissante d’éducatrices et d’éducateurs de la petite enfance (EPE) et de personnel de garderie qui fait s’allonger les listes d’attente pour une place.
L’Énoncé économique de l’automne était censé être axé sur le rétablissement de l’économie ontarienne, mais les conservateurs de Ford n’ont pas reconnu l’importance de l’infrastructure sociale; ils n’ont pas fait de place aux femmes dans la reprise.
« Cet énoncé économique s’intitule Bâtissons l’Ontario, mais bâtir l’Ontario, ça ne se limite pas aux routes et aux autoroutes, et ça ne se fait pas uniquement avec des hommes coiffés d’un casque de sécurité », prévient Carolyn Ferns de la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC). « Les EPE et le personnel de garderie bâtissent l’Ontario. Les garderies, c’est de l’infrastructure. »
Partout en Ontario, les collectivités signalent que la crise de recrutement et de maintien en poste dans les services de garde entraîne la fermeture de programmes, notamment de salles de garde essentielles, et, du coup, une diminution considérable de la capacité des garderies.
« Les EPE et le personnel de garderie se sont mobilisés pour offrir des services de garde de qualité pendant la pandémie, malgré les défis et l’épuisement qui ont contribué à cette pénurie de personnel dans la province », explique Alana Powell de l’Association of Early Childhood Educators of Ontario (AECEO). « Nous sommes en pleine crise de main-d’œuvre dans le domaine de la garde d’enfants. Il est temps pour l’Ontario de valoriser les EPE et le personnel de garderie en leur offrant des conditions de travail et un salaire décents. »
À l’approche des élections provinciales de juin, les conservateurs de Ford devraient savoir que les familles et les EPE surveillent de près le dossier des garderies.
« Malgré les élections qui s’en viennent, Ford ne laisse entrevoir aucun changement fondamental vers ce dont notre province a le plus besoin en ce moment : des investissements importants dans l’infrastructure sociale vitale qui compense l’impact économique disproportionné que la COVID-19 a eu sur les femmes », déplore Carrie Lynn Poole-Cotnam, présidente du secteur des services sociaux au SCFP-Ontario. « Soutenir les familles, c’est rendre les services de garde abordables et accessibles, et créer de bons emplois décents pour les EPE et le personnel de garderie. »
Le gouvernement de l’Ontario doit signer et respecter l’entente fédérale sur la garde d’enfants. Il doit aussi suivre la Feuille de route vers des services de garde universels en Ontario publiée par l’OCBCC et l’AECEO. Celle-ci comprend vingt interventions stratégiques pour transformer l’apprentissage et la garde des jeunes enfants du méli-mélo commercial qu’il est en un système complet financé par l’État.