Alors que cette semaine le Liban commémore l’explosion survenue au port de Beyrouth le 11 septembre 2020, le Syndicat des débardeurs du port de Québec dénonce le fait que ce même composé chimique à l’origine de cette tragédie est manipulé par des travailleurs de remplacement depuis le début du lock-out, lequel dure depuis un an, et ce, avec tous les risques que cela comporte.

Lorsque les débardeurs étaient au travail, le nitrate d’ammonium était transbordé entre deux navires, le Umiak 1 et le Arvik1. Chaque mois, ces navires étaient chargés et approvisionnaient le Nord québécois, où le nitrate d’ammonium est utilisé à titre d’explosif dans les mines. Nous avons donc toutes les raisons de croire que c’est toujours le cas. Cette semaine, ces deux navires sont à quai. Par conséquent, il est hautement probable que du nitrate d’ammonium continue d’être manipulé, en ce moment même, par des travailleurs de remplacement.

Ce travail s’effectue dans le secteur de l’Anse-au-Foulon du port de Québec. Dans ce cas-ci, ce qui est particulièrement délicat, c’est qu’en cas d’explosion, des résidences de citoyens et citoyennes se trouvent à proximité.

« C’est le travail de nos membres de manipuler cette matière très dangereuse et fort explosive. Il est nécessaire de comprendre que pour faire ce travail de manière sûre, il faut suivre une formation exhaustive et faire preuve de vigilance en tout temps. Actuellement, vous avez des travailleurs de remplacement qui reçoivent huit heures de formation en ligne et qui ne sont même pas capables de circuler sécuritairement dans les zones portuaires… Faites l’équation! », d’expliquer Nina Laflamme, conseillère syndicale au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

« Est-ce qu’on attend une situation désastreuse comme celle qui est arrivée au Liban pour régler le lock-out des débardeurs? Est-ce qu’on est devant des dirigeant(e)s d’entreprises et des représentant(e)s politiques qui font preuve d’une insouciance sans bornes ou téméraire à l’égard de la vie ou la sécurité d’autrui? Une chose est claire, une pression significative devrait être mise sur QSL International pour dénouer le conflit », poursuit-elle.

On se rappellera que depuis le début du lock-out, un nombre important d’accidents a été recensé. « Les risques sont réels et tangibles », de conclure Nina Laflamme.

À la veille d’un an du lock-out, soit le 15 septembre 2022, le syndicat réclame que la Société des arrimeurs de Québec se concentre sur ce qui est important pour mettre un terme au conflit de travail. Celui-ci déplore que l’employeur maintient toujours des demandes qui rendent les horaires de travail impossibles à respecter en invoquant le fait que cela est vital à l’industrie, industrie qui, pourtant, se portait déjà très bien avant le conflit.