La complaisance face à l’intolérance est un problème sérieux qui favorise la montée de la nouvelle extrême-droite (« alt-right ») comme le vote en faveur du Brexit en Grande-Bretagne, l’élection de Donald Trump et la renaissance des groupes suprémacistes blancs dans le monde l’illustrent, a affirmé la conférencière invitée Nesrine Malik devant les délégués mardi. Selon elle, si le silence perdure, la liste de ces désastres risque de s’allonger.
Dans un discours percutant, la populaire chroniqueuse du Guardian a invité les délégués à porter un regard honnête sur eux-mêmes.
« Il est impossible que tous ces événements se soient passés à notre insu. Nous n’étions pas des victimes, nous étions des complices. Nous pensons que les gens qui brandissent des torches ont tous été influencés par la droite. Mais ils trouvent aussi leur pouvoir dans notre silence général. Ceux qui ne sont pas touchés par ces événements considèrent que les intolérants demeurent marginaux », a soutenu Nesrine Malik.
Elle a donc demandé aux militants syndicaux et aux autres progressistes d’assumer plus de responsabilité dans la lutte contre le racisme xénophobe, l’islamophobie et l’intolérance envers les immigrants.
Nesrine Malik a proposé aux délégués de se soumettre à ce qu’elle appelle le « test de la table de la salle à manger » et de se demander dans quelle mesure une chose auparavant choquante devient normale lorsque les gens ne s’indignent plus.
« La prochaine fois que vous entendrez un commentaire désobligeant, ne vous contentez pas de lever les yeux au ciel ou de ne rien dire. Le truc, c’est de regarder une personne qui est différente de vous et de comprendre qu’il est dans votre intérêt de la protéger », a-t-elle expliqué.