Le gouvernement de l’Ontario doit déclarer sans tarder que le racisme anti-noir est une crise de santé publique, a affirmé le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) Ontario, faisant écho à l’appel lancé par une coalition de dirigeants de la communauté noire dans le domaine de la santé.
« Le racisme anti-noir a indéniablement des effets néfastes sur les Ontariens noirs », de dire Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Nous devons nommer ce qui arrive aux Noirs en matière de maintien de l’ordre, la discrimination sur le lieu de travail, le stress qu’elle provoque, et bien plus encore comme une crise de santé publique nécessitant une action urgente et globale ».
Le plaidoyer de la coalition qui regroupe l’Alliance pour des communautés en santé, le Black Health Committee, la Black Health Alliance et le Network for Advancement of Black Communities, a incité le Conseil de la santé de Toronto à voter à l’unanimité pour reconnaître le racisme anti-noir comme une crise de santé publique.
Le SCFP-Ontario se joint à la coalition pour demander à la province de faire de même, en disant que cette reconnaissance ouvrirait la porte à une action rapide et efficace contre le racisme anti-noir. « Nous avons tous vu la portée et la rapidité avec laquelle le gouvernement peut agir en cas d’urgence de santé publique », a déclaré M. Hahn. « Il est grand temps de reconnaître que la lutte contre le racisme anti-noir doit avoir la même ampleur et la même rapidité ».
Selon le SCFP-Ontario, les dirigeants et les organisations de la communauté noire doivent être consultés sur les mesures à prendre, telles que la collecte et la diffusion immédiates de données sur les pandémies fondées sur la race, ainsi que l’annulation des compressions à la Direction de la lutte contre le racisme et la relance des plans pour accroître la surveillance du corps policier de l’Ontario.
« Ceux d’entre nous qui sont en première ligne et qui sont noirs courent un risque sérieux », a déclaré Veriline Howe, présidente du Comité de justice raciale du SCFP-Ontario et travailleuse des services de développement. « Soixante-dix pour cent de mes collègues sont racialisés et beaucoup d’entre eux sont noirs. Nous savons que nous sommes les plus touchés. Il faut que le gouvernement collecte des données raciales pour contribuer à mettre les meilleures mesures possibles en place ».
Bien que les conservateurs de Doug Ford se soient engagés à collecter des données fondées sur la race, ils ne l’ont pas encore fait, affirmant que cela nécessite des changements réglementaires et que les unités de santé publique locales pourraient assumer cette tâche sur une base volontaire.
« C’est vraiment une question de volonté politique », a déclaré Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « La province a accéléré d’autres changements réglementaires pendant la pandémie. Elle peut et elle doit le faire à nouveau ».