Vingt pour cent des employés du Centre de soins Mackenzie Town ont contracté la COVID-19, une situation qui amène leur syndicat à exiger que la province de l’Alberta modifie en profondeur sa gestion de la dotation en personnel dans le secteur des soins de longue durée.

Le président du SCFP-Alberta, Rory Gill, a écrit au ministre albertain de la Santé, Tyler Shandro, afin de lui suggérer des mesures détaillées pour prévenir la propagation du virus.

Dans sa lettre, M. Gill souligne que les règles actuelles – qui permettent aux employés de travailler dans plusieurs foyers sans pour autant garantir une dotation adéquate dans la plupart des établissements – étaient insuffisantes.

« L’absence de vingt pour cent des employés menace la sécurité des résidents, déplore M. Gill. Les directives normales concernant l’alimentation, l’hygiène et les loisirs ne peuvent pas être appliquées s’il n’y a pas d’employés pour le faire, sans parler des protocoles spécifiques à la COVID‑19, comme l’isolement et le nettoyage en profondeur. »

M. Gill a demandé au gouvernement Kenney de créer une stratégie provinciale de dotation pour les foyers de soins. L’une des réformes les plus pressantes est de faire en sorte que le personnel travaille dans un seul établissement à la fois.

« Des données préliminaires indiquent que 37 % des travailleurs du domaine travaillent dans plus d’un établissement, indique M. Gill. Cette mobilité crée une dynamique très dangereuse. »

« Votre gouvernement doit créer les conditions propices à une réponse rapide et coordonnée qui ne pénalisera pas les travailleurs », ajoute M. Gill dans sa lettre.

M. Gill souligne que certains foyers interdisent à leurs employés de travailler ailleurs, mais que sans coordination provinciale, leurs efforts seront probablement insuffisants ou vains. Et à moins que les salaires n’augmentent, les pénuries de personnel continueront de poser problème durant la crise.

« Ce désastre découle des faibles salaires et des mauvaises conditions de travail du personnel, déplore M. Gill. Afin d’améliorer la situation, une subvention salariale serait une bonne stratégie pour hausser et uniformiser les salaires dans le secteur. »

Le SCFP demande des changements semblables à ceux adoptés en Colombie-Britannique, axés sur une restructuration des pratiques de dotation et une réorganisation rapide de la main-d’œuvre. « Ces objectifs doivent être atteints sans punir les travailleurs de la santé qui sont en première ligne. »