La section locale 79 du SCFP, qui représente plus de 22 000 cols blancs à la Ville de Toronto, a réclamé un rapport recommandant de ne pas instituer de commission de conciliation dans ses négociations avec l’employeur. Elle invoque un manque de discussion sérieuse sur d’importants points litigieux.
« La Ville est assez ouverte dans ses tentatives d’obtenir de grosses concessions, de saper la sécurité d’emploi et de mettre la table pour la privatisation et la sous-traitance d’autres services sur lesquels la population compte », explique le président du SCFP 79, Dave Mitchell. « Et elle n’a montré aucune volonté d’améliorer les conditions de travail de nos membres à temps partiel ou de nos membres des services récréatifs, dont la plupart ont un accès limité aux avantages sociaux et aucun horaire prévisible. Contrairement à ses négociations avec le SCFP 416, qu’elle pousse vers un conflit de travail, elle ne semble pas du tout disposée à nous parler. Avec nous, elle s’est contentée de déposer ses concessions et de tourner les talons. Nous allons donc utiliser tous les outils dont nous disposons pour l’amener à la table et négocier. »
La sécurité d’emploi est l’un des points de friction les plus importants entre les parties. La modeste sécurité d’emploi offerte par le contrat actuel accorde une certaine protection aux travailleurs permanents à temps plein ayant quinze ans de service, bien qu’ils puissent toujours être licenciés à tout moment pour un motif valable. Afin de maintenir ce niveau de protection pour les personnes ayant quinze ans de service, la date de cette disposition doit évoluer avec le reste du contrat vers une nouvelle date d’expiration.
« Lorsque la Ville dit qu’elle cherche à maintenir le statu quo, elle est délibérément trompeuse. Elle sait que la date d’expiration de l’ensemble du contrat se déplace à chaque cycle de négociation. Ce qu’elle n’admet pas, c’est qu’elle veut supprimer cette disposition. »
La publication d’un rapport du ministère du Travail recommandant de ne pas instituer de commission de conciliation déclenchera un compte à rebours de dix-sept jours avant que les parties ne soient en position de grève ou de lock-out légal. Selon le nombre de jours nécessaires au dépôt de ce rapport, cette position pourrait être atteinte à la mi-mars.
Le syndicat reste prêt à négocier, dans l’espoir que sa demande d’un tel rapport entraîne de sérieuses discussions avec la Ville. « Nous sommes déterminés à conclure une entente qui protège les services municipaux essentiels que nos membres fournissent à la population torontoise et qui respecte le travail de nos membres. Nous irons à la table avec cet objectif en tête. Et nous croyons la chose possible, du moment que la Ville fera preuve d’un certain engagement à protéger les services et à négocier un contrat équitable. »