Le syndicat représentant les grévistes de l’Université York a déposé une plainte contre son employeur pour pratiques déloyales de travail auprès de la Commission des relations de travail de l’Ontario.
La plainte, déposée tard hier après-midi par la section locale 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 3903), allègue que l’Université York a violé les articles 17, 70 et 73 de la Loi ontarienne sur les relations de travail en déformant ses positions de négociation et celles du syndicat dans ses communications aux membres du SCFP 3903 et à la population.
La plainte allègue aussi que l’Université York, « ou les personnes agissant au nom de l’Employeur ou les deux […] induisent en erreur les membres du syndicat et la population » en obtenant l’adresse Web cupe3903.com et en configurant celle-ci pour rediriger les visiteurs vers un page Web contrôlée par l’université.
« Nous ne sommes pas heureux d’avoir à faire ce pas, mais les gestes posés par l’université au cours des trois dernières semaines ne nous laissent aucun choix », explique le président du SCFP 3903, Devin Lefebvre.
« Nous voulons décrocher un contrat équitable, poursuit-il, et nous voulons faire le travail important que nous aimons, mais nous sommes confrontés à un employeur qui préfère déformer nos positions de négociation et les siennes à son avantage, aux yeux de nos membres et du grand public, au lieu de négocier de bonne foi. »
Les unités 1, 2 et 3 du SCFP 3903, qui représentent 3 000 assistants d’enseignement, chargés de cours et assistants de 2e et 3e cycle, font la grève depuis le 5 mars. Les syndiqués avaient d’abord rejeté massivement les dernières propositions patronales. Après avoir fait la sourde oreille pendant deux semaines, l’université avait repris les négociations le 20 mars, pour s’en retirer quelques heures plus tard.
« Les parties ont réussi à résoudre plusieurs des questions en suspens au cours des négociations de mardi, rappelle M. Lefebvre. Il y a une voie vers la résolution de ce conflit, mais elle passe par une table de négociations. L’Université York doit cesser d’induire nos membres et les citoyens en erreur dans ses communications et commencer à négocier sérieusement une convention collective équitable. »
Il ajoute que le SCFP 3903 demeure prêt à reprendre les négociations au pied levé.