Le SCFP accueille favorablement le nouveau Programme de soutien salarial pour les fournisseurs de soins, mais il prévient que l’instauration de mesures plus complètes, comme un congé payé garanti, demeure urgente pour endiguer la crise des soins en établissement au Manitoba.

Le SCFP représente des travailleurs dans presque tous les rôles de fournisseurs de soins admissibles. Le syndicat espère qu’on bonifiera le programme en y ajoutant des semaines supplémentaires, en y intégrant plus de travailleurs (comme ceux des soins à domicile, des hôpitaux et des cliniques communautaires) et en y incorporant des congés de maladie.

Le programme, financé par les gouvernements fédéral et provincial, fournira un supplément de salaire de cinq dollars l’heure aux travailleurs admissibles qui gagnent moins de 25 dollars l’heure et qui fournissent des soins dans divers contextes (foyers de soins, soins aux personnes handicapées, soins aux jeunes, aide à la vie communautaire). Il y aura deux fenêtres d’admission, en décembre et en janvier. La prestation s’appliquera au salaire normal et aux heures supplémentaires travaillées du 1er novembre 2020 au 10 janvier 2021.

« Ce nouveau programme nous plaît, parce qu’il reconnaît les sacrifices consentis par les travailleurs de première ligne pendant la pandémie de COVID-19 », explique Abe Araya, président du SCFP-Manitoba. « Mais nous trouvons que la prestation ne couvre pas suffisamment de travailleurs, qu’elle ne fait rien pour augmenter les salaires à long terme et qu’elle ne couvre pas les congés de maladie. Et c’est dommage qu’il ait fallu une pandémie pour que le gouvernement manitobain reconnaisse le rôle essentiel que jouent les travailleurs de première ligne dans les soins. »

Les dispositions relatives aux congés de maladie posent un gros problème aux soignants moins bien rémunérés qui travaillent par quarts. Depuis le début de la pandémie, le SCFP préconise des congés de maladie payés garantis pour les travailleurs de première ligne. Plusieurs ont dû se passer de salaire pendant qu’ils étaient malades ou en isolement. En leur refusant le nouveau supplément salarial, on exerce une pression sur eux comme sur la sécurité des résidents, de leurs proches et des autres membres du personnel. Aucun travailleur ne devrait avoir à choisir entre payer ses factures et travailler en toute sécurité.

« Pour maîtriser cette pandémie, nous avons besoin d’un meilleur leadership de la part du gouvernement, avance Abe Araya. L’annonce d’aujourd’hui a qualifié de héros les soignants les moins bien payés, mais ces héros ont besoin d’un meilleur salaire et de l’assurance d’un congé de maladie payé s’ils contractent la COVID, s’ils en présentent des symptômes ou s’ils doivent s’isoler. Le gouvernement a raté l’occasion de montrer qu’il respecte vraiment les travailleurs de première ligne et qu’il fera tout ce qui est nécessaire pour rendre la prestation de soins plus sécuritaire pour les travailleurs et les résidents. »

Le Syndicat canadien de la fonction publique est le plus important syndicat au Canada. Il compte plus de 700 000 membres. Au Manitoba, le SCFP est le plus grand syndicat de la province. Il représente 36 000 membres travaillant dans les établissements de soins de santé, les foyers de soins personnels, les divisions scolaires, les services municipaux, les services sociaux, les garderies, les services d’utilité publique, les bibliothèques et les services d’urgence familiale.