Au nom des enfants et des familles vulnérables, les travailleurs de la protection de l’enfance ont exprimé leur colère et leur déception devant le manque de volonté de la Société d’aide à l’enfance (SAE) de Nipissing et Parry Sound à conclure une convention collective qui assurerait la sécurité des enfants et qui mettrait fin au lock-out qui perdure depuis le 23 décembre.

Les négociations entamées vendredi, ils n’ont pas conclu d’entente au cours de la fin de semaine. Pourtant, le syndicat était prêt à abandonner plusieurs de ses propositions originales afin de permettre aux employés en lock-out de retourner au travail.

La SAE de Nipissing et Parry Sound est revenue à la table des négociations avec, encore une fois, une liste de propositions qui, une fois mises en œuvre, ne feraient que gruger les services aux enfants et aux jeunes et détériorer les conditions de travail des syndiqués. C’est ce qu’a affirmé une porte-parole du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente le personnel de première ligne, le personnel administratif et le personnel de soutien de cette société d’aide à l’enfance.

Les négociateurs syndicaux ont compris que l’employeur demeurerait aussi inflexible qu’avant vendredi, lorsque celui-ci a précisé que son offre arriverait à échéance dimanche. « Nous ne sommes pas en pleine transaction immobilière, souligne Fran Bélanger, conseillère nationale au SCFP. Les travailleurs de l’aide à l’enfance n’ont plus accès à leur lieu de travail depuis près de deux mois. Relancer les négociations en imposant une date limite sur une offre, c’est insultant et téméraire. Ce n’est pas comme si quelqu’un d’autre allait nous faire une meilleure proposition de sitôt ! »

Le syndicat avait apporté des changements majeurs à certaines de ses propositions, en plus d’en abandonner d’autres, dans l’espoir de conclure une entente. Or, la SAE n’a pas fait preuve de la même flexibilité. Elle persiste à inclure des mesures qui aggraveraient les inégalités entre travailleurs, qui saperaient le moral des employés et qui nuiraient aux services. On parle ici du retrait de clauses provinciales et de l’ajout de nouvelles clauses à deux niveaux qui priveraient les futures embauches de certains avantages sociaux dont bénéficient les employés actuels.

Pour calmer les préoccupations de la SAE en matière de congés de maladie, le syndicat a même accepté les outils de gestion de l’assiduité proposés par l’employeur.

La SAE de Nipissing et Parry Sound a bien proposé de copier-coller dans son contrat avec le SCFP une récente sentence d’arbitrage sur la charge de travail des employés de la SAE de Peel, « mais nos travailleurs couvrent une vaste région géographique, explique Mme Bélanger. Nous avons besoin d’une clause adaptée aux problématiques de Nipissing et Parry Sound. »

« La SAE a demandé au syndicat de se pencher sur ses propositions réchauffées “sous un angle nouveau”, poursuit-elle. Après huit semaines en lock-out, nous n’avons pas besoin d’un nouvel angle. Et nous refusons de porter des lunettes roses. »

« Si la SAE prend la peine de se pencher sur l’offre de règlement du syndicat, sous l’angle qu’elle choisira, elle y trouvera tout ce qu’il faut pour mettre fin au conflit de travail. Et notre offre n’est pas assortie d’une date d’expiration. »

Les négociateurs du SCFP ont informé la SAE de Nipissing et Parry Sound que le syndicat est prêt à poursuivre les négociations sans imposer de date limite à la conclusion d’une entente équitable.