Les allégements fiscaux accordés aux plus riches et aux sociétés annoncés dans l’énoncé économique du gouvernement Ford se traduiront par de profondes réductions des services publics, selon la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick.
« Il est impossible de baisser les impôts des sociétés et des riches tout en diminuant le déficit sans réduire de manière importante les services et les programmes sur lesquels comptent les travailleurs et leurs proches, estime-t-elle. Dans les établissements de soins de longue durée, les personnes âgées souffrent. On laisse les malades dans des couloirs d’hôpital. Les familles n’ont pas accès aux services de garde dont elles ont besoin. Et de nombreux enfants d’âge scolaire ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin en classe. Rien de ce que le gouvernement a annoncé aujourd’hui ne résoudra ces problèmes. En fait, cela ne fera qu’empirer les choses. »
Les nouveaux lits d’hôpitaux annoncés dans le discours d’aujourd’hui s’accompagnent de la moitié de l’argent alloué précédemment. Quant aux nouveaux lits en soins de longue durée, ils ne sont pas financés du tout.
« Les personnes âgées vivant actuellement dans des établissements de soins de longue durée ne reçoivent pas le niveau de soins dont elles ont besoin, rappelle Mme Rennick. Il est impossible d’augmenter le nombre de lits sans fournir le financement nécessaire, à moins de laisser la qualité des soins péricliter encore plus. Nos aînés méritent un bien meilleur sort. »
« Le gouvernement Ford veut nous faire croire qu’il n’existe que deux options : faire des coupes ou accumuler des déficits, résume-t-elle. C’est totalement faux. L’Ontario n’a pas de problème de dépenses, mais un problème de revenus. Et aujourd’hui, la situation s’est aggravée. »
Les sociétés payaient auparavant la même part d’impôt que les particuliers pour le financement des services et des programmes qui permettent à la collectivité de prospérer. Au cours des dernières décennies, on a lentement diminué le taux d’imposition des sociétés, au point où, aujourd’hui, les citoyens paient 3,5 fois plus que les entreprises. Parallèlement, les bénéfices des sociétés ont grimpé en flèche, alors que le salaire des employés stagne et que la plupart des Ontariens doivent s’endetter pour couvrir leurs frais de subsistance.
« Ce gouvernement continue de dire qu’il œuvre pour la population, mais ses actions disent exactement le contraire, déplore Mme Rennick. Si l’Ontario veut vraiment prospérer, si l’on veut réellement que les citoyens obtiennent les services dont ils ont besoin pour réussir, le gouvernement actuel devra s’attaquer aux problèmes de revenus bien concrets de l’État et faire en sorte que les entreprises paient leur juste part. »