Matt Stella | Service des communications du SCFP

Le gouvernement Ford a supprimé une protection essentielle contre la prise de contrôle du secteur des garderies par la grande entreprise. Les militants des services de garde à l’enfance de l’Ontario et les travailleurs en garderies du SCFP se préparent au contrecoup de cette décision.

En août, le gouvernement a annoncé discrètement qu’il supprimerait la « marge bénéficiaire maximale en pourcentage » des directives de financement des garderies ontariennes. Cela signifie que davantage de fonds publics iront directement aux grandes entreprises de services de garde à but lucratif.

Ce changement de politique menace tous les travailleurs et travailleuses en garderie de la province, dont des milliers de membres du SCFP. On assistera à une pression à la baisse sur les salaires, ainsi qu’à une précarisation des emplois. Les familles seront plus vulnérables alors que la recherche de profit deviendra l’objectif de ces chaînes de garderies privées.

La Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (COMSEE), partenaire du SCFP dans ce dossier, a rapidement réagi à la nouvelle politique. Elle a cité l’expérience de l’Australie dans l’utilisation de fonds publics pour financer des places à but lucratif.

Carolyn Ferns, coordonnatrice des politiques publiques et des relations gouvernementales à la Coalition, a expliqué la situation dans une lettre ouverte au ministère de l’Éducation de l’Ontario : « Ce qui a commencé comme une politique bien intentionnée s’est avéré une grave erreur qui a entraîné le quasi-effondrement du secteur des garderies en Australie, des parents en colère, des poursuites judiciaires et un refinancement gouvernemental qui a coûté des dizaines de millions de dollars aux contribuables. », écrit-elle. « Tout est bien documenté, alors l’Ontario ne doit pas faire la même erreur. »

La COMSEE supplie le gouvernement de repenser à son choix et d’entamer des consultations avec le milieu des services de garde.

Le premier ministre Doug Ford a mis peu de temps à présenter un programme qui attaque les travailleurs et affaiblit les services publics. Mais les critiques se multiplient à l’endroit de l’ordre du jour néolibéral de son gouvernement : on ne compte plus les manifestations et les actions politiques coordonnées à travers la province.

Les membres du SCFP peuvent exprimer leur soutien en faveur d’emplois décents et en appui aux services de garde et services sociaux. Pour en savoir plus, visitez scfp.ca/services-de-garde.