Le SCFP-Ontario qualifie le budget printanier du gouvernement ontarien de nouvelle occasion ratée.

« Après tous ce que les Ontariens ont vécu l’an dernier, ce budget n’est qu’un exemple classique de théorie du ruissellement et c’est la dernière chose dont les collectivités ont besoin », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Ils maquilleront la réalité. Il n’en reste pas moins que le budget promet des réductions d’impôt et des subventions massives pour les grandes entreprises et les Ontariens les mieux nantis, alors que les services publics chroniquement sous-financés qui ont prouvé qu’ils protégeaient nos vies et nos moyens de subsistance n’en recevront qu’une infime partie ».

M. Hahn caractérise ce budget de rabâchage de mesures qui ne sont pas allées assez loin pour protéger les gens et qui n’ont fait qu’alourdir le fardeau imposé aux communautés marginalisées.

« Il n’y a pas de plan de relance qui ne garantisse pas des jours de congé de maladie payés pour tous, qui ne déclare pas le racisme anti-Noir comme une crise de santé publique et ne l’appuie pas par un plan entièrement financé, et qui ne prend pas en charge un programme de vaccination accessible aux personnes des communautés les plus durement touchées », a déclaré M. Hahn. « Les investissements ne doivent pas se contenter de ruisseler alors que les impacts s’accumulent dans nos communautés. »

« Le moment est venu d’agir et d’avoir des idées audacieuses, et non de remanier les mêmes vieilles stratégies qui nous ont vu entrer dans cette pandémie mondiale dans une position de faiblesse pour relever ses défis », a ajouté M. Hahn. « Répéter ces erreurs ne fera qu’accélérer les pressions financières sur nos services publics et creuser les inégalités. »

Après des décennies de sous-financement du secteur public, le SCFP-Ontario s’attendait à un budget qui corrigerait le tir en augmentant les revenus. Au lieu de cela, selon M. Hahn, le budget prolonge les réductions d’impôts et les subventions destinées aux plus riches.

Depuis l’élection des conservateurs de Doug Ford, les réductions d’impôts et les subventions aux entreprises qui sont restées rentables pendant la pandémie ont atteint une somme faramineuse, ce qui a entraîné une perte de revenus de 6,6 milliards de dollars.

Pendant ce temps, les fonds alloués au secteur public au sens large ont grandement  chuté si l’on tient compte de l’inflation et de la croissance démographique, ou ont stagné, dans le cas des soins de santé, le secteur de programme qui reçoit le plus de soutien.

La semaine dernière, par exemple, le gouvernement Ford a annoncé un financement supplémentaire pour soutenir les universités. Mais, il y a un manque à gagner de près de 400 millions de dollars par rapport à ce que le Conseil des universités de l’Ontario juge être nécessaire. Un rapport du Centre canadien de politiques alternatives a révélé que les fonds de secours d’urgence consacrés à l’éducation, dont la plupart provenaient du gouvernement fédéral et des conseils scolaires, n’ont permis de recruter en moyenne que 1,5 membre du personnel supplémentaire par école.

« Le budget est un pas dans la bonne direction en ce qui concerne les quatre heures de soins. Mais, il est temps de mettre les annonces de côté », a déclaré Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Il nous faut mettre à exécution de véritables initiatives en ce qui concerne les soins de longue durée, à savoir plus de personnel,  une stratégie en matière de recrutement complète et des mesures adéquates pour retenir le personnel existant ».

« Cette pandémie dure depuis un an et les Ontariens ont une meilleure idée de ce dont nous avons besoin pour rester en sécurité et nous rétablir après la COVID-19 », a déclaré M. Hahn. « Des avantages massifs pour ceux du groupe supérieur et un peu plus que des investissement minimes pour le reste d’entre nous ne suffiront plus. »