La montée en puissance du candidat à la direction du Parti conservateur fédéral Pierre Poilièvre, le récent mouvement du « convoi de la liberté », les préoccupations croissantes en matière de racisme et la pression pour une réduction des coûts rendent le militantisme et la solidarité du SCFP d’autant plus critique. C’est ce qu’a affirmé Mark Hancock, président national du SCFP, dans son discours au congrès du SCFP-Colombie-Britannique.
« Ce fut une autre année de pandémie difficile à traverser, a-t-il dit, mais dans la tourmente des 12 derniers mois, une chose est claire : le SCFP est resté fort et fier. Il a soutenu ses membres. Et c’est en grande partie grâce à vous, les leaders de vos sections locales et de vos communautés. »
M. Hancock a passé en revue quelques-uns des travaux importants du syndicat lors du congrès national de l’automne dernier. En plus du plaidoyer autour de l’élargissement du filet de sécurité sociale pour inclure l’assurance-médicaments et les services éducatifs à l’enfance, sans oublier la lutte pour les congés de maladie payés, des protections plus solides en matière de santé-sécurité au travail et la loi anti-briseurs de grève, le SCFP a aussi développé un plan d’action pour la crise climatique, les droits de la personne à l’international, la lutte contre le racisme, et la transformation du SCFP en un milieu syndical plus sûr pour tous les membres et le personnel.
Ces travaux sont devenus d’autant plus importants devant la menace croissante de l’extrême droite, a-t-il déclaré.
« Le monde a tellement changé en deux ans. La COVID a bouleversé notre monde, empirant les frustrations et les angoisses qui existaient dans notre société avant celle-ci. »
« La pandémie a brûlé les gens. Elle nous a pris tant de choses à tous. Le coût de la vie monte en flèche. La guerre de la Russie contre l’Ukraine a ébranlé l’ordre mondial tout entier. Il y a tant d’incertitude quant à l’avenir. On peut comprendre la frustration des gens, leur déception par rapport à l’État. Dans ce contexte, il est naturel de chercher des solutions ou simplement des moyens d’évacuer cette frustration. »
Le problème, a-t-il ajouté, est que trop de gens s’inspirent du trumpisme à l’américaine, qui a puisé dans cette colère et y a répondu par le racisme, la misogynie et l’intolérance.
« Nous avons fait l’erreur de penser que le spectacle de Trump était quelque chose qui ne pouvait se produire qu’au sud de la frontière, mais les manifestations du “convoi de la liberté”, cet hiver, ont prouvé le contraire. »
« Il y a beaucoup de gens mal intentionnés qui veulent profiter de cette frustration au Canada en emberlificotant des travailleuses et des travailleurs fatigués et en colère, en leur bourrant la tête de propagande qui rendra notre pays moins tolérant, moins généreux et beaucoup moins compatissant. Mes amis, c’est notre travail d’empêcher cela. »
Parmi ces gens « mal intentionnés », M. Hancock a pointé du doigt Pierre Poilièvre.