Le climat de travail se dégrade rapidement à la Société de transport de Laval (STL) dont les quelque 627 chauffeurs et chauffeuses tentent de renouveler leur convention collective. Celle-ci est échue depuis le 31 juillet 2019.

Bien que les parties aient tenu 22 séances de négociation depuis novembre 2019, peu de progrès ont été faits. L’employeur vient d’annoncer son recours à la conciliation.

Le SCFP 5959, lequel a en main un mandat de grève voté à 99 pour cent par ses membres en janvier 2021, se heurte à la fermeture de la STL face aux revendications des chauffeurs et chauffeuses, et ce, malgré plusieurs concessions faites par la partie syndicale.

Cette dernière s’insurge contre le fait qu’après avoir obtenu des assouplissements des syndiqués afin d’atteindre les cibles de productivité, l’employeur a ajouté d’autres demandes jugées inacceptables. De plus, le syndicat dénonce les maigres hausses salariales offertes par la STL lors de son dépôt global le 9 septembre, soit 2 pourcents annuellement sur 5 ans.

« Nous avons réalisé des avancées en matière de productivité, ce qui a permis à la STL de réinvestir les économies dans le réseau. Pourtant, en pleine période d’hyperinflation, l’employeur persiste à ne présenter que des offres faméliques qui vont appauvrir nos membres », de dénoncer Patrick Lafleur, président du SCFP 5959.

Parmi les autres points en litige, il y a le fait que la STL refuse notamment l’ensemble des demandes normatives du syndicat. En ce qui concerne la sécurité d’emploi, par exemple, seules les personnes embauchées avant le 1er janvier 1991 sont protégées. L’assurance collective et le régime de retraite demeurent également des points d’achoppement. De plus, il n’existe aucun plan d’adaptation des emplois advenant des avancées technologiques, comme l’introduction des véhicules autonomes.

« Alors qu’au cours de l’été, des dizaines de trajets ont été annulés et ont laissé des citoyennes et des citoyens dans la rue alors même que 25 chauffeurs étaient mis au chômage par l’employeur, ce dernier en a profité pour demander expressément dans la négociation une clause lui permettant « d’annuler du service à sa guise », ce qui signifie en réalité la possibilité de laisser des usagers et usagères dans la rue advenant qu’un voyage coûte trop cher à opérer. C’est scandaleux de vouloir priver des personnes de nos services », affirme M. Lafleur.

En plus d’un climat de travail difficile où la STL fait fi de certaines clauses de la convention collective en octroyant le travail de chauffeurs et chauffeuses d’autobus à d’autres catégories d’employés, cette dernière a recours indûment aux mesures disciplinaires.