Seulement quelques semaines après le retour en classe des élèves et un mois depuis que le ministre de l’Éducation Paul Calandra a commencé à prendre les conseils scolaires comme boucs émissaires dans les médias, un nouveau sondage montre qu’une grande majorité d’Ontariennes et d’Ontariens jettent le blâme sur les conservateurs de Doug Ford pour les compressions budgétaires dans l’éducation publique ainsi que pour le manque de services de soutien dans les écoles.
Le sondage d’opinion publique d’Abacus Data confirme en effet que la plupart des habitant(e)s de l’Ontario reprochent au gouvernement conservateur (et non aux conseils scolaires locaux) le sous-financement qui prive les élèves de services scolaires essentiels partout dans la province.
« La population ontarienne sait que le plus grand problème en éducation est le sous-financement provincial; les compressions qui nuisent aux élèves, aux écoles et au personnel scolaire ne relèvent pas des conseillères et conseillers scolaires. En fait, les Ontariennes et Ontariens valorisent le travail des personnes qui sont démocratiquement élues pour représenter les intérêts des communautés et des parents », affirme Fred Hahn, travailleur social et président du SCFP-Ontario.
Pendant de nombreuses années, le financement provincial en éducation n’a pas suivi le rythme de l’inflation et de la hausse des inscriptions. L’insuffisance du financement s’est toutefois aggravée depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Ford en 2018, créant des répercussions durables pour les élèves et les travailleuses et travailleurs.
Joe Tigani, aide-enseignant et président du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO), a déploré la situation : « Depuis 2018, les conservateurs de Doug Ford ont creusé un trou de plusieurs milliards de dollars dans l’éducation publique en Ontario. Les élèves et le personnel scolaire qui les soutient en sont aujourd’hui à un point de non-retour. »
« Il est temps que le premier ministre Ford écoute les travailleuses et travailleurs. Après tout, il a affirmé être de leur côté. Mais nous, ce qu’on veut, c’est qu’il règle le problème en comblant les déficits qu’il a aggravés. Les parents connaissent bien le problème; ils ne croient pas le gouvernement qui tente de blâmer les conseillères et conseillers scolaires pour ses ratés. »
« Nous avons été surpris du nombre de personnes qui sont tellement en colère contre le plan des conservateurs de prendre pour boucs émissaires les conseils scolaires, qu’elles préfèrent se débarrasser du ministre de l’Éducation plutôt que des conseillères et conseillers démocratiquement élus », souligne Fred Hahn, remarquant que les deux tiers des personnes sondées veulent la démission du ministre de l’Éducation Paul Calandra en raison de ses tentatives de miner la démocratie ontarienne par une prise de pouvoir anti-parents visant à éliminer les conseillères et conseillers scolaires locaux. »
« Je ne pense pas que les conservateurs se rendent compte du nerf qu’ils ont touché ici, ajoute Joe Tigani. Il est temps de changer de cap, de financer nos écoles et d’apaiser les inquiétudes et la colère légitimes des parents et du personnel en éducation. »