Le Conseil de la région de Waterloo doit combler le manque de personnel chronique dans ses services paramédicaux, selon la section locale 5191 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente au moins 220 ambulanciers de la région.
« C’est une question de sécurité publique », a affirmé Chris Sutton, représentant de la section locale 5191 du SCFP. « Il y a des moments où il n’y a aucune ambulance facilement disponible dans toute la région de Waterloo. Nos ambulanciers travaillent fréquemment 15 à 16 heures pendant un quart de travail de 12 heures. Ils continuent à répondre aux appels même lorsque leur quart est terminé ou lorsqu’ils devraient prendre une pause. Il faut que ça change. Nos ambulanciers sont des personnes, non des machines. Eux aussi doivent manger. »
En 2016, les services paramédicaux ont connu 1 333 codes jaunes (situations où il y a trois ambulances disponibles ou moins pour un appel) et 212 codes rouges (situations où il n’y a aucune ambulance disponible). C’est une situation très dangereuse. Les résidents, même ceux qui ont besoin de soins urgents, peuvent être laissés en attente. La région de Waterloo avait promis, dans le cadre de son plan directeur de 2017, d’augmenter le nombre d’ambulanciers et d’ambulances, mais ces promesses ont déjà été réduites, et la région de Waterloo traîne loin derrière d’autres municipalités en ce qui concerne la quantité des services fournis. Il n’y a eu aucune promesse de répondre aux besoins croissants de personnel prévus pour 2018 et 2019.
« Dans d’autres villes de l’Ontario, le nombre moyen d’heures de service est de 355 heures par millier d’habitants. Présentement, dans la région de Waterloo, nous en sommes à 199 heures. Si nous obtenons les augmentations promises, ce taux pourrait augmenter à 222 heures, ce qui est encore bien inférieur par rapport aux autres municipalités. C’est tout simplement insuffisant », a déclaré Chris Sutton. « Comme la région de Waterloo est en croissance rapide, ses résidents méritent des services paramédicaux facilement disponibles et des interventions rapides. Les ambulanciers sont des professionnels de la santé de première ligne qui ont besoin d’une grande vigilance mentale et physique pour aborder des situations de vie ou de mort. Leurs tâches comprennent l’évaluation et le traitement du patient, et la conduite sur les routes encombrées de la région, dans toutes les conditions météorologiques, pour se rendre à l’hôpital. En raison des pauses annulées et des quarts de travail de 12 heures régulièrement prolongées jusqu’à 16 heures, la sécurité du patient et de l’ambulancier est menacée. Nos ambulanciers doivent savoir quand leurs quarts de travail se terminent, au lieu de continuer de prolonger leurs heures de travail. Nous devons augmenter les effectifs afin que les ambulanciers puissent terminer leur quart en sachant que d’autres ambulances sont prêtes à répondre aux prochains appels. »
Le syndicat et les Services paramédicaux de la région de Waterloo sont présentement en train de négocier un nouveau contrat pour les ambulanciers et le personnel chargé de la logistique et du soutien dans la région. Les membres de la section locale 5191 du SCFP ont voté vendredi pour autoriser le syndicat à déclencher la grève si aucun accord permettant de régler les préoccupations liées aux pauses annulées et aux quarts de travail prolongés ne peut être conclu. « Les travailleuses et travailleurs ne peuvent pas continuer à soutenir le fardeau de ce service sous-financé. La sécurité de nos ambulanciers et de la population est en péril. » « Les résidents de cette municipalité régionale devraient demander comment la région en est-elle arrivée à tel un niveau de service et ce qu’elle pourrait faire pour le ramener à un niveau approprié », a conclu Chris Sutton.