Pour résoudre le conflit de travail qui dure depuis neuf semaines à l’Université York, il faut la négociation et non l’arbitrage, a déclaré aujourd’hui le syndicat qui représente 3 000 travailleurs universitaires en grève.
« Nous réclamons, comme nous l’avons fait à plusieurs reprises au cours des dernières huit semaines, que l’Université York cesse de prendre des raccourcis et vienne à la table de négociation avec la volonté de s’engager sérieusement dans des discussions », a dit Devin Lefebvre, président de la section locale 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Les commentaires de Devin Lefebvre font suite au rapport et aux recommandations présentés aujourd’hui à Kevin Flynn, ministre du Travail, par le commissaire William Kaplan. Le mois dernier, le ministre a chargé le commissaire Kaplan d’enquêter sur les causes de la grève prolongée et de présenter des recommandations au gouvernement.
« Même si nous comprenons l’urgence des recommandations du commissaire Kaplan, nous avons de sérieuses préoccupations concernant le comportement des dirigeants de l’Université. Depuis que la grève a commencé, au début de mars, l’Université a refusé plusieurs fois nos demandes de reprendre les négociations. Dans son rapport, le commissaire Kaplan a donné à l’Université York et à tout autre employeur la liberté de ne pas tenir compte de son obligation de négocier de bonne foi », a dit Devin Lefebvre.
« Il y a des éléments dans ce rapport qui sont dignes d’être soutenus, depuis longtemps. Nous accueillons la recommandation du commissaire Kaplan d’établir un groupe de travail sur le travail précaire dans le secteur de l’éducation postsecondaire et nous demandons au gouvernement d’appliquer cette recommandation dès que possible. Cependant, nous ne pouvons pas, en toute conscience, renoncer aux droits de nos membres à la négociation collective, qui sont garantis par les statuts », a-t-il ajouté.
Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, a déclaré que ce conflit qui s’éternise démontre « le manquement de l’Université York de respecter son obligation fondamentale de négocier de bonne foi, et le manquement du gouvernement de s’assurer que les établissements qui reçoivent d’importants deniers publics respectent leurs obligations ».
« L’Université York a souvent refusé de s’asseoir pour négocier. Elle continue d’exiger que la section locale 3903 du SCFP accepte des concessions. Le gouvernement risque de récompenser ce mauvais comportement en s’attendant à ce les travailleurs renoncent à leur droit constitutionnel à la libre négociation collective. Personne ne devrait s’y attendre, surtout lorsqu’un si grand nombre de travailleuses et travailleurs d’université en Ontario vivent sous le seuil de pauvreté », a déclaré Fred Hahn.
L’équipe de négociation de la section locale 3903 du SCFP reste disponible pour la reprise des négociations à court préavis, comme toujours depuis le début de la grève.
« En ce moment, quatre conseils de faculté, trois conseils de départements, 13 étudiants associations d’étudiants du premier et du deuxième cycle, et l’Association des étudiants diplômés de l’Université York ont tous adopté des motions de défiance à l’égard de la présidente, Rhonda Lenton, et du conseil d’administration de York, en grande partie en raison de leur refus de négocier. L’Association des professeurs de l’Université York a exprimé ses « profondes préoccupations » pour les mêmes raisons. Pour la session d’été, pour les étudiants et pour la réputation de l’Université York, nous espérons que les dirigeants prendront la bonne décision et accepteront de négocier avec leurs employés », a dit Devin Lefebvre.