Dan Crow | Service de Recherche du SCFP
Les lois sur les relations de travail et les normes du travail régissent la création de nouvelles unités de négociation, la négociation collective et l’établissement des normes minimales pour protéger les travailleurs.
Mais la plupart de ces lois ont été adoptées avant la montée en flèche du travail précaire. Ainsi, en vertu de ces lois, plusieurs travailleurs vulnérables n’ont pas le droit de se syndiquer et ne bénéficient même pas de la protection qu’offrent les normes minimales de travail.
Heureusement, les travailleurs se défendent. Les syndicats et les organisations de travailleurs réclament en effet des améliorations législatives afin de mieux protéger les travailleurs vulnérables et de faciliter leur syndicalisation.
Grâce à cette mobilisation, l’Alberta et l’Ontario ont révisé leurs lois sur l’emploi. Ces deux provinces ont déposé un projet de loi pour faciliter l’adhésion à un syndicat, protéger les unités de négociation nouvellement accréditées et améliorer plusieurs normes du travail. Les effets bénéfiques de ces lois sont nombreux : un meilleur accès aux congés, la parité pour les employés à temps partiel et de nouvelles règles pour les horaires de travail. L’Ontario a aussi emboîté le pas au gouvernement néo-démocrate de l’Alberta en annonçant la hausse du salaire minimum à 15 dollars l’heure.
Bien des progrès restent à réaliser, mais ces changements mettent la table à la négociation de gains supplémentaires qui contribueront à améliorer le sort de tous les travailleurs.
Les campagnes menées par les syndicats et les associations de travailleurs sont à l’origine de ces récentes victoires. Par exemple, les changements envisagés à la Loi sur les normes d’emploi de l’Ontario ont été mis de l’avant dans la foulée de la campagne « $15 and Fairness ». Cette campagne, appuyée par une vaste coalition de groupes communautaires et syndicaux, réclamait l’instauration d’un salaire minimum de 15 dollars l’heure dans la province. Parallèlement, la Fédération du travail de l’Ontario a mené la campagne « Make it Fair » qui visait le même objectif.
Le succès de ces campagnes nous rappelle que l’amélioration des normes du travail passe par l’action politique sous toutes ses formes.
Les changements survenus en Alberta n’auraient jamais vu le jour sans l’élection d’un gouvernement néo-démocrate. Comme le NPD vient de prendre le pouvoir en Colombie-Britannique, on peut aussi s’attendre à ce que la situation des travailleurs s’améliore dans cette province.
Mais l’action politique ne se limite pas aux campagnes électorales. Elle consiste également à gagner l’appui des citoyens aux revendications des travailleurs et à utiliser ce soutien pour exercer des pressions sur les gouvernements. Ce sont d’ailleurs les pressions populaires qui ont poussé le gouvernement libéral de l’Ontario, d’habitude pro-entreprise, à apporter des changements au profit des travailleurs. Lorsque le NPD est au pouvoir dans une province et que des lois avantageuses pour les travailleurs sont adoptées, tisser des alliances au sein des communautés permet de contrer plus facilement les objections formulées par les entreprises.
Le SCFP encourage la mobilisation sous toutes ses formes, autant l’implication électorale que le travail de coalition avec les autres syndicats et les organismes communautaires. Nous avons définitivement plus de force lorsque nous travaillons ensemble.