Le syndicat des travailleuses et travailleurs des soins à domicile à Winnipeg réclame du gouvernement provincial et des autorités sanitaires un soutien immédiat à ses membres œuvrant en première ligne. Il fait valoir que l’épuisement professionnel et le manque criant de personnel entraînent une diminution des soins prodigués aux clientèles vulnérables.
« Les gens qui travaillent dans les soins à domicile sont attachés aux personnes dont ils s’occupent », souligne la présidente du SCFP 204, Debbie Boissonneault. « Mais la pénurie de personnel, la suppression des salaires, la précarisation des emplois et la négligence du gouvernement envers ce secteur empêchent les Manitobaines et les Manitobains qui ont besoin d’aide de la recevoir. »
Le 6 janvier, l’Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW) a publié un communiqué de presse reconnaissant d’importantes annulations de services en soins à domicile en raison d’un manque de personnel.
« On annule des visites à domicile à un rythme sans précédent, laissant la clientèle sans soins fiables, déplore Mme Boissonneault. Le stress qu’endure le personnel en place entraîne de l’épuisement professionnel, une recrudescence des accidents de travail, des démissions et des congés médicaux, même chez le personnel de planification et de bureau. »
Le SCFP 204 demande à l’ORSW et au gouvernement provincial de reconnaître l’ampleur de la crise du personnel dans les soins à domicile et d’inverser la précarisation de la main-d’œuvre en ajoutant des postes à temps plein.
Le gouvernement doit aussi augmenter le financement des soins à domicile et améliorer les salaires et les avantages sociaux afin de favoriser l’embauche et la rétention de personnel.
« On parle de travailleuses et de travailleurs de première ligne qui s’occupent de personnes vulnérables au domicile de celles-ci, et ils n’ont même pas accès à des congés de maladie payés pendant la pandémie, explique Mme Boissonneault. En plus, la plupart sont occasionnels ou à temps partiel. C’est inacceptable. »
Le SCFP 204 réclame des tests de dépistage rapide de la COVID pour le personnel en soins à domicile
Le SCFP 204 réitère ses demandes de tests rapides et de tests à domicile fournis par l’employeur pour le personnel de première ligne.
« À l’heure actuelle, les travailleuses et travailleurs en soins à domicile de première ligne vaccinés n’ont accès à aucun test fourni par l’employeur », déplore Debbie Boissonneault.
« Personne ne devrait aller travailler malade ou avec des symptômes, mais, contrairement à d’autres employeurs, l’ORSW n’offre pas d’options de dépistage au personnel des soins à domicile. Les travailleuses et les travailleurs doivent se rabattre sur les centres de dépistage publics qui sont débordés. C’est mauvais pour eux, pour la clientèle et pour la santé publique. »
Le programme de soins à domicile de l’ORSW permet aux gens de vivre dans leur propre foyer, dans la communauté, tout en veillant à ce que des lits restent disponibles en milieu hospitalier ou ailleurs pour les personnes qui en ont besoin. En juillet, le SCFP a déposé un grief de principe contre l’ORSW sur la question de la dotation en personnel dans les soins à domicile, appelant à des mesures immédiates face à la crise de personnel.
Le SCFP 204 représente 14 000 travailleuses et travailleurs de la santé, dont environ 2 500 œuvrent dans les programmes communautaires de l’ORSW, ce qui inclut les soins à domicile. Les négociations collectives se poursuivent, mais très lentement. En août, les 14 000 membres de la section locale ont accordé à leur syndicat un mandat de grève à hauteur de 99 pour cent.