Une semaine après la publication d’un nouveau sondage révélant le nombre d’agences de protection de l’enfance qui entreposent les enfants et les jeunes dans des foyers non accrédités et dangereux de la province, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario a proposé une solution législative, laquelle a été rejetée par les conservateurs.
Le projet de loi 188 – la Loi de 2024 visant à soutenir l’avenir des enfants – modifie la Loi de 2017 sur les services à l’enfance, à la jeunesse et à la famille qui régit, entre autres, le fonctionnement des 50 sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario. Ce projet de loi offrait une occasion rêvée de remédier à la crise des placements dans des lieux non accrédités, comme des motels, des roulottes et même les bureaux de sociétés d’aide à l’enfance, où se sont retrouvé(e)s des centaines d’enfants – certain(e)s âgé(e)s d’à peine trois ans – et de jeunes au cours de la dernière année.
« Le gouvernement Ford ne peut pas plaider l’ignorance. Il ne peut pas dire qu’il n’était pas au courant du problème parce qu’on a les chiffres. On sait que cette situation se produit dans presque toutes les agences de la province. On sait que les enfants et les jeunes souffrent. Un jeune enfant autiste a même dormi pendant trois mois sur un lit pliant dans un bureau avec le bourdonnement des néons. C’est inacceptable. Il faut trouver une solution », s’indigne Fred Hahn, le président du SCFP-Ontario qui représente des milliers de membres du personnel à la protection de l’enfance dans 27 syndicats à l’échelle de la province. « On a transmis ces données au gouvernement. On a demandé des rencontres. On a proposé des solutions. On nous a ignoré(e)s comme on ignore ces enfants, ces jeunes et ces familles dans le besoin. »
Le NPD de l’Ontario a proposé des amendements au projet de loi 188 qui auraient forcé le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires (MSESC) à améliorer la transparence par rapport aux incidents graves et interdit le recours aux motels et aux autres lieux non accrédités. Ces amendements ont été ignorés, et le projet de loi 188 a été adopté sans nouvelles mesures pour protéger les jeunes les plus vulnérables de la province.
« La ligne de parti consiste à ne pas décider pour les agences de l’endroit où placer les enfants et les jeunes. Le gouvernement ferme les yeux et prétend que cette crise n’est pas réelle, alors que la vie des enfants est en jeu », souligne la députée provinciale, Monique Taylor, porte-parole du NPD de l’Ontario en matière de services à l’enfance et à la jeunesse. « Quand les membres du personnel à la protection de l’enfance prennent en charge un enfant, le gouvernement lui promet que ces personnes feront tout en leur pouvoir pour l’aider et l’épauler. Et la première chose à faire est d’assurer sa sécurité. Les motels ne conviennent tout simplement pas. On a besoin de places dans les foyers d’accueil et les centres de traitement. Et les agences ont besoin que le gouvernement intervienne et leur fournisse un financement suffisant. »
Les membres de la communauté qui se disent préoccupé(e)s et qui souhaitent privilégier la sécurité des enfants et des jeunes sont invité(e)s à signer la pétition du SCFP-Ontario : https://cupe.on.ca/abettercas/ (en anglais seulement).