Cirque administratifPlusieurs centaines de personnes membres de l’APTS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et du CHUM (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux), de la FIQ-SPSS (Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, SPSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal) et du SCFP 4628 se sont réunies hier midi en face de l’Hôpital Notre-Dame pour transmettre leur ras-le-bol du cirque administratif qu’elles doivent subir quotidiennement.

Décrier la désorganisation

« Nous nous sommes rassemblé·e·s aujourd’hui pour dénoncer la désorganisation du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-deMontréal. L’employeur est tout simplement absent sur le plan administratif. Nous sommes toujours à la recherche d’un·e interlocuteur·rice! Ça n’a aucun sens, tant pour les salarié·e·s que nous représentons que pour le syndicat. Les demandes, les dossiers et les griefs s’empilent faute de moyens, de temps ou de bonne volonté. Nous n’arrivons même plus à en distinguer la raison tellement il est difficile de choisir entre les trois! En plus, cela fait des mois que des centaines de personnes salariées attendent que des primes leur soient versées. Pour certain·e·s de nos membres, on parle de milliers dollars qui leur sont dus! Si l’employeur ne respecte pas les mesures d’attraction et de rétention promises, comment peut-il être surpris de la pénurie de personnel qui paralyse notre système de santé? », s’indigne la présidente de l’APTS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Julie Houle.

Afin de conscientiser l’opinion publique et de souligner le manque de respect de l’employeur face à leurs revendications, les divers groupes syndicaux ont décidé de se réunir sous le thème de « La fête de la désorganisation », manifestant en compagnie de clowns, jongleur·euse·s et autres artistes de cirque qui se sont prêté·e·s au jeu pour la cause.

« Actuellement, les droits des salarié(e)s sont trop souvent bafoués, car personne ne semble imputable. Les représentant(e)s patronaux(ales) peinent à avoir un mandat clair pour régler les litiges. On assiste à une judiciarisation à outrance des relations de travail. Ce n’est pas normal. C’est quand même l’argent des contribuables qui est dépensé inutilement en frais juridiques. De plus, le manque de bonne condition pour le personnel administratif augmente le roulement du personnel et favorise le cirque que nous vivons chaque jour », a indiqué Samuel Sicard, président du SCFP 4628.

Malgré la pénurie de personnel la direction du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal peine à mettre en place des mesures d’attraction et de rétention efficaces. En omettant de prendre ces mesures, l’administration perpétue le cercle vicieux du système actuel et encourage la surcharge de travail, l’épuisement professionnel et les démissions. Toutes les organisations syndicales participant à l’événement s’entendent sur le fait qu’il faut intervenir immédiatement pour restaurer un environnement de travail sain et viable.

Après un an d’attente, le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal doit rémunérer les professionnelles en soins comme le prévoie la convention collective. La situation est intenable d’autant plus qu’elle porte atteinte aux droits des professionnelles en soins. Il est impératif de mettre en place des mesures structurantes afin d’offrir le minimum : un milieu de travail sain et attrayant. On nous demande d’être patients, que des solutions seront mises en place rapidement, mais rien n’est fait. Les excuses ne suffisent plus, il est grand temps que la direction soit imputable de ses gestes », a déclaré Denis Joubert, président du FIQ SPSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Également présente pour souligner les trop nombreuses lacunes administratives dont ses membres font les frais, la présidente de l’APTS CHUM – Nathalie Moreau - a tenu à rappeler à l’ordre la direction. « Nous attendons la réponse du nouveau président du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Vincent Lehouillier, à notre demande de rencontre depuis le 30 juin! Comment peut-on espérer que les différentes instances fassent des démarches concrètes pour améliorer la situation de nos membres quand le grand patron lui-même n’accuse pas réception de nos demandes? Il manque ainsi de respect non seulement envers nos membres, mais aussi envers tou·te·s les employé·e·s du RSSS. Nous travaillons sans relâche pour la santé des Montréalais·se. La moindre des choses serait de prendre le temps de nous écouter », a conclu Nathalie Moreau.