Selon le SCFP, le gouvernement fédéral peut (et doit) en faire beaucoup plus pour les soins de santé publics et poursuivre les pourparlers avec les provinces en vue de conclure un nouvel Accord sur la santé.

Voici ce qu’a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock, au terme de la réunion des ministres des Finances et de la Santé sur le financement de la santé, qui avait lieu lundi : « On constate clairement que l’offre du gouvernement du premier ministre Justin Trudeau est à peine supérieure à ce qu’offrait le gouvernement Harper. Ses timides propositions ne combleront pas les besoins actuels en santé. Il faut que les Libéraux fassent la démonstration, un an après leur accession au pouvoir, qu’ils ont réellement l’intention de protéger notre système de santé public. Jusqu’à présent, peu de choses ont changé depuis l’ère Harper. Le fédéral doit s’engager à poursuivre les négociations avec les provinces, au lieu de reprendre l’approche “c’est à prendre ou à laisser” de l’ancien gouvernement conservateur. »

Le SCFP a réclamé pendant plusieurs années que le fédéral fixe une indexation minimale de 6 pour cent par année pour la santé. Le gouvernement conservateur avait annoncé qu’il ramènerait l’indexation à 3 pour cent, ce qui représentait une réduction du financement d’environ 36 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Le gouvernement Trudeau propose à peine mieux (3,5 pour cent) et maintient la réduction des Conservateurs. Alors que notre système public compose avec une hausse de la demande, cette réduction entraînera une diminution des services ou un recours accentué à la privatisation, ce qui ne fera qu’aggraver la situation dans les soins de santé.

« En campagne électorale, rappelle le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury, les Libéraux promettaient d’accroître le financement accordé aux services de santé mentale, un besoin urgent reconnu. Or, ils n’ont pas fait campagne sur l’idée de sous-financer les autres services de santé. S’ils maintiennent l’essentiel des compressions imposées par Harper aux paiements de transfert, les provinces risquent fort de couper ailleurs dans les services. »

Le fédéral a mis un peu plus d’argent sur la table pour le maintien à domicile et les services en santé mentale, chose louable. Cependant, les montants proposés sont si petits qu’ils n’auront que peu d’impact. En outre, rien ne garantit la qualité des soins ; dans la plupart des provinces, les services à domicile sont insuffisants, fortement privatisés, inaccessibles et prodigués par une main-d’œuvre précaire et sous-rémunérée. Dans bien des collectivités, l’attente pour obtenir des services en santé mentale est dangereusement longue. Les propositions de Trudeau escamotent aussi les besoins des personnes âgées en soins de longue durée. Une réelle stratégie axée sur les personnes âgées doit porter sur la continuité des soins.

Les pourparlers sur le financement de la santé étant rompus, le SCFP exhorte le premier ministre à s’asseoir avec les premiers ministres provinciaux et territoriaux afin de négocier un accord complet sur la santé qui fournira de bons soins de santé à tous au moment opportun. Cet accord devrait aussi prévoir un régime national d’assurance-médicaments, des soins de meilleure qualité pour les personnes âgées et des services en santé mentale dans toutes les collectivités.

Le gouvernement libéral fédéral s’est fait élire sur la promesse de « changement », ce qui inclut un réinvestissement dans la santé et des pourparlers de bonne foi avec les provinces. Aujourd’hui, ce changement s’avère être un tour de passe-passe où les services de première ligne n’ont rien à gagner, ou presque.