Ce que nous avons appris de l’enquête Oui, ça nous touche encore! *

Syndicalisation

L’enquête Oui, ça nous touche encore! révèle qu’à l’échelle du Canada 21,5 p. cent des travailleuses et travailleurs en garderie se disent membres d’un syndicat. Un tiers ou 31,7 p. cent des employés syndiqués ont indiqué à que le salaire et les avantages sociaux étaient la raison principale pour laquelle ils occupaient leur emploi actuel. Par contre, quant aux employés non syndiqués, leur raison principale pour avoir accepté le poste, était la réputation de la garderie.

Partout au pays, le personnel syndiqué était plus susceptible que le personnel non syndiqué de travailler pour un organisme administrant des garderies dans divers emplacements.

Le taux de syndicalisation dans les professions du secteur public à prédominance féminine est élevé. Plus de 77 p. cent du personnel infirmier sont syndiquées tout comme plus de 86 p. cent du personnel enseignant. Le personnel enseignant et le personnel infirmier défendent avec ferveur leur domaine et leur profession, mais ces travailleuses et travailleurs voient aussi que la syndicalisation est un moyen d’améliorer la situation dans leurs secteurs. Par contre, malgré les faibles salaires et conditions de travail dans le secteur des services de garde, y syndiquer la main-d’œuvre n’est pas facile.

Salaires et avantages sociaux

Nous avons trouvé que le salaire moyen à l’échelle du Canada du personnel des garderies syndiquées était de 20,11 dollars. Les travailleuses et travailleurs des garderies syndiquées gagnaient en moyenne 4,61 dollars de plus que le personnel des garderies non syndiquées. Leurs salaires étaient plus susceptibles de se situer dans le quart supérieur par rapport aux salaires de l’ensemble du personnel dans leur province ou territoire.

Le personnel des garderies syndiquées était plus susceptible d’avoir droit à des congés de maladie payés, à un régime complémentaire d’assurance-maladie, à une assurance vie et invalidité, à un régime de retraite ou à des contributions à un REER, à des pauses payées et à des prestations parentales et de maternité complémentaire.

Une majorité de répondantes et de répondants recevait quatre de ces avantages sociaux ou plus comparativement à un tiers du personnel non syndiqué. Les milieux de travail syndiqués accordaient plus d’avantages sociaux, surtout aux travailleuses et travailleurs à temps partiel ou occasionnel.

Le personnel des garderies syndiquées était plus susceptible d’être satisfait du salaire et des avantages sociaux accordés.

Conditions de travail

Pouvoir compter sur l’appui d’un syndicat a aussi pour effet de rendre votre emploi et votre milieu de travail plus sécuritaires et plus équitables. Votre santé et votre capacité à faire votre et votre droit à un traitement équitable est renforcées. Vous bénéficiez de protection contre la discrimination et le harcèlement. Il y a des normes de sécurité au travail. La syndicalisation entraîne une meilleure rétention du personnel et une plus grande satisfaction des employés pour leur travail. Parmi les répondantes et répondants, ceux qui étaient syndiqués étaient plus susceptibles que les non-syndiqués d’être rémunérés pour leurs heures supplémentaires ou d’être compensés en temps, d’être rémunérés pour le temps consacré à des activités de perfectionnement professionnel en éducation de la petite enfance et d’avoir accès à un salon du personnel.

Outre les nombreuses clauses de protection inscrites dans une convention collective, l’enquête a démontré que les répondantes et répondants syndiqués étaient plus susceptibles d’avoir accès aux frais de garde moins élevés et aux repas fournis.

Le lien entre la syndicalisation et la qualité des services de garde

Des salaires plus élevés et de bonnes conditions de travail sont des indicateurs de qualité et ils sont le gage d’une plus grande stabilité à cause d’un taux de roulement moins élevé. Il y a corrélation entre la satisfaction et le bon moral du personnel et la qualité de la garderie.

Non seulement la syndicalisation a-t-elle un effet positif sur le personnel des services de garde, mais elle est également bénéfique pour les enfants qui fréquentent une garderie syndiquée, leurs parents et la société. La syndicalisation du personnel des services de garde s’avère une bonne politique publique.

*Oui, ça nous touche encore! est une enquête effectuée pour le compte le Conseil sectoriel des ressources humaines des services de garde à l’enfance et rendue publique en 2013. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Syndicat des fonctionnaires de la Colombie-Britannique (BCGEU) ont regroupé leurs efforts pour financer une analyse plus approfondie des données recueillies afin d’examiner les effets de la syndicalisation sur les ressources humaines.