Une étape importante vers la réconciliation est de s’assurer que les membres autochtones soient inclus(e)s dans les instances décisionnelles syndicales. Les sections locales du SCFP peuvent y parvenir notamment en créant un poste de représentant(e) des membres autochtones au sein de leur conseil exécutif.
Ce poste ne consiste pas en un simple geste symbolique. Il permet aux membres autochtones de participer équitablement à tous les aspects du travail syndical, qu’il s’agisse des finances, de la négociation, de la formation syndicale, etc. Il ne s’agit pas de désigner une seule « voix autochtone » pour intervenir sur certains enjeux, mais bien d’apporter une perspective différente à chaque décision qui doit être prise. Ce poste doit donc accorder au titulaire le même droit de vote et les mêmes responsabilités que celles dont bénéficie tout autre membre de l’exécutif.
Chaque section locale peut trouver la meilleure façon d’intégrer ce poste. Certaines choisiront d’ajouter un nouveau siège à l’exécutif, d’autres d’adapter un poste existant. Si les statuts et règlements n’ont pas encore été modifiés pour pourvoir ce poste, le fait de planifier le changement à l’avance, de préparer une proposition de libellé, et de consulter les membres autochtones ainsi que l’ensemble des membres de la section locale bien avant le vote contribuera à assurer la participation et l’appui de tout le monde.
La création d’un poste de représentant(e) des membres autochtones ne doit pas être perçue comme une contrainte administrative. C’est une étape parmi tant d’autres dans le processus continu de réconciliation, qui implique aussi de soutenir la participation des membres autochtones au syndicat, de reconnaître les déséquilibres de pouvoir qui découlent du colonialisme, et de tisser des liens avec les communautés et organisations autochtones. Il s’agit de bâtir un climat culturellement sécuritaire, respectueux et exempt de racisme et de discrimination : un espace où les membres autochtones peuvent participer pleinement.
Il est essentiel d’éduquer l’ensemble des membres, mais d’entretenir la conversation l’est tout autant. Les membres autochtones doivent être consultés tout au long du processus, que ce soit sur les responsabilités du poste, le déroulement de l’élection et l’importance d’apporter sa contribution. En parallèle, les allié(e)s parmi les membres ou sur le conseil exécutif ont la responsabilité d’expliquer l’importance de ce poste et d’aborder les préoccupations.
Dans ce contexte, l’humilité culturelle joue un rôle clé. Pour les allié(e)s non autochtones, cela veut dire reconnaître ses propres biais, écouter, échanger en adoptant une posture d’apprenant(e), et bâtir des relations basées sur la confiance. Cela veut dire aussi être réaliste face aux circonstances actuelles et mettre en place des outils d’apprentissage collectif pour tout le syndicat. Bien qu’un(e) représentant(e) des membres autochtones apporte une perspective unique au travail syndical, son rôle ne doit pas être instrumentalisé en limitant son apport aux questions de réconciliation, aux cérémonies de reconnaissance des territoires ou à l’éducation des membres. Comme les autres membres de l’exécutif, sa contribution doit être reconnue dans toutes les sphères de leadership syndical en vue d’établir les priorités qui touchent l’ensemble des membres.
La création d’un poste de représentant(e) des membres autochtones n’est pas une fin en soi. C’est un pas en direction d’un engagement plus large envers la réconciliation, où les sections locales doivent continuer à multiplier les occasions pour les membres autochtones de s’impliquer davantage. Bien menée, cette démarche rend notre syndicat encore plus inclusif, plus représentatif et plus fort pour défendre la justice à laquelle les travailleuses et travailleurs ont droit.
Au congrès du SCFP-Colombie-Britannique de 2021, les délégué(e)s ont adopté une résolution encourageant les sections locales à ajouter un poste de représentant(e) des membres autochtones à leur exécutif, reconnaissant ainsi l’importance de la représentation des membres autochtones dans notre syndicat. Depuis, le SCFP-C.-B. a publié un guide pour accompagner les sections locales dans ce processus. Consultez-le ici (en anglais seulement).