Candace Rennick | Secrétaire-trésorière nationale du SCFP

Candace Rennick

Récemment, je suis tombée sur un merveilleux document qui résume le contenu des nombreuses publications d’information du SCFP au cours de ses 50 premières années. J’ai été frappée par le nombre d’articles qui traitaient de sujets toujours d’actualité : la privatisation des services publics, les compressions budgétaires en santé et en éducation, la violence et la discrimination au travail, l’iniquité salariale entre les genres, les attaques contre la négociation collective et, bien sûr, la lutte permanente pour l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie des membres du SCFP.

Cette année marque le 60e anniversaire de notre syndicat. C’est l’occasion de célébrer les progrès réalisés au fil du temps et de rendre hommage aux membres, aux militant(e)s, aux leaders et à notre personnel qui ont travaillé fort et ont accompli tant de choses. Mais rappelons-nous aussi que les luttes des travailleuses et travailleurs sont loin d’être terminées et que c’est maintenant à nous de poursuivre ce travail, de protéger les gains du passé et de réaliser de nouvelles percées.

Nous devons intensifier la lutte pour obtenir des augmentations salariales supérieures au taux d’inflation. Nous devons renforcer nos rangs en syndiquant des milieux de travail non syndiqués. Dans la poursuite de ces objectifs et dans l’ensemble de notre travail, nous devons nous unir et mieux coordonner nos forces pour mettre fin à l’inégalité raciale et des genres, dans chaque lieu de travail et dans chaque communauté.

Au cours de l’histoire de notre syndicat, nos membres ont souvent utilisé leur pouvoir de négociation collective pour réduire ou éliminer les écarts salariaux discriminatoires. À l’avenir, veillons à faire de même à chaque table de négociation. Relançons la lutte pour l’obtention d’avantages sociaux et d’un régime de retraite pour les gens qui n’en ont pas. La majorité des personnes qui se trouvent au bas de l’échelle salariale, qui n’ont ni sécurité d’emploi, ni assurance maladie complémentaire et qui sont contraintes de prendre leur retraite sans fonds de pension sont des femmes, des personnes autochtones, noires, racisées, 2ELGBTQI+, en situation de handicap ou autrement marginalisées. La raison d’être de notre syndicat est de réparer ces injustices et il nous reste beaucoup de pain sur la planche.

Bien entendu, notre lutte pour une véritable équité ne doit pas se limiter à la table de négociation. Pour parvenir à l’équité raciale et faire progresser la réconciliation, il faudra transformer considérablement le système judiciaire, et rendre nos rues et nos écoles sécuritaires. Nos revendications à la table de négociation ne suffisent pas. Il faut militer pour l’élargissement des services publics et pour l’équité fiscale, visant une redistribution équitable de la richesse.

Notre propre syndicat est aussi appelé à changer, à devenir plus équitable, plus sécuritaire. Nos statuts énoncent l’élimination du harcèlement et de la discrimination comme objectif. Pourtant, 60 ans après la naissance du SCFP, ni nos pratiques ni nos structures n’en sont exemptes. C’est difficile à admettre, mais ce serait mentir que de prétendre le contraire. Le Groupe de travail national pour un milieu syndical sécuritaire a confirmé l’existence de ce problème par le biais de sondages approfondis et de groupes de discussion. Nous avons élaboré une stratégie pour traiter ces enjeux et nous sommes en train de la mettre en œuvre.

C’est vrai que le changement est inévitable, mais il est tout aussi vrai est que les gens peuvent s’unir pour façonner ce changement. Les 60 années d’histoire du SCFP sont remplies de grandes batailles mobilisatrices et victorieuses pour la justice. Je suis tellement fière que nous ayons contribué à cet héritage au cours des deux dernières années. Continuons sur cette lancée.

Article du SCFP de 1968