Un nouveau rapport parrainé par la section locale 5430 du SCFP met en lumière l’échec du Parti saskatchewanais dans la planification et le financement d’un système de soins de longue durée adéquat.
Ce rapport est intitulé Crumbling Away : Saskatchewan’s Long-Term Residential Care Policy and Its Consequences (traduction libre : « Vétuste : la politique de soins de longue durée en établissement de la Saskatchewan et ses conséquences »). Il est l’œuvre de Susan Braedley, Tara McWinney, Asia Barclay et Kiersten Jensen de l’Université Carleton.
« Notre analyse montre qu’au cours de la dernière décennie, malgré les tendances démographiques prédisant une hausse des besoins en lits, les politiques de la Saskatchewan en matière de soins de longue durée ont à la fois diminué le nombre de lits disponibles et érodé la prestation de services en supprimant les planchers de dotation en personnel qui permettent de prodiguer un certain nombre d’heures de soins directs à chaque résident », explique Susan Braedley, professeure agrégée à l’Université Carleton. « Le fait de ne pas planifier et consacrer des fonds suffisants au remplacement, à la rénovation, à la réparation et à la maintenance de l’infrastructure physique des foyers de soins spéciaux détenus et exploités par le secteur public a laissé ce secteur vétuste. »
Le Conference Board du Canada estime que la Saskatchewan aura besoin d’ajouter 4 648 lits de soins de longue durée d’ici 2035 pour faire face à l’évolution démographique. Malgré ces tendances, le nombre de lits y est passé de 9 240 en 2001 à 8 517 en 2018.
Les membres du SCFP font de la perte de lits de soins de longue durée une affaire personnelle. « La fermeture de lits chez Grenfell and District Pioneer et chez Pioneer Village à Regina a eu un impact dévastateur sur les travailleurs, les familles et les communautés », estime la présidente de la section locale 5430 du SCFP, Sandra Seitz. « Nous constatons aujourd’hui les conséquences de l’incapacité du gouvernement à prévoir le vieillissement de la population et des infrastructures. »
Le rapport révèle aussi que les soins de longue durée en établissement public sont corrélés aux soins de la plus haute qualité, s’ils sont financés de manière adéquate. Or, la Saskatchewan « développe une alternative privée payante de qualité douteuse » en promouvant les foyers de soins personnels, généralement des foyers de soins spéciaux, offrant un plus grand nombre d’heures de soins.
« Il existe des preuves très fiables indiquant que les soins de longue durée à but lucratif sont de qualité inférieure, avec une dotation en personnel plus faible, des taux d’hospitalisation et de mortalité plus élevés, une escalade des coûts, ainsi qu’une reddition de comptes et une transparence financière moins importantes, ajoute Mme Braedley. Le gouvernement de la Saskatchewan devrait continuer à investir dans la voie traditionnelle : la prestation publique des soins de longue durée. La privatisation ne garantira pas aux personnes âgées et à celles nécessitant des soins chroniques une vie digne, dans le respect. »