SAULT STE. MARIE, ONT. – Les conseillers municipaux de Sault Ste. Marie viennent d’asséner un dur coup aux parents de la centaine d’enfants qui fréquentent les garderies municipales. Hier soir, ils ont décidé, à neuf voix contre quatre, de retirer la municipalité du secteur des garderies d’ici la fin de 2017.

Cette décision met fin à 40 ans de services de garde municipaux. Elle affecte aussi les dizaines d’éducatrices de la petite enfance autorisées (ÉPEA) et d’aides-éducatrices à l’emploi de la Ville de Sault Ste. Marie.

« Au terme d’à peine deux heures de débat, le conseil municipal a foutu en l’air la vie de parents, d’enfants et de travailleuses », a déclaré Connie Hurtubise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le syndicat qui représente les employés des garderies municipales.

Carolyn Ferns, coordonnatrice des relations gouvernementales et des politiques publiques à la Coalition ontarienne pour l’amélioration des services de garde d’enfants, a commenté plus avant la séance du conseil : « Nous avons écouté les conseillers répéter, l’un après l’autre, des arguments fallacieux selon lesquels le marché se charge d’éliminer les listes d’attente. Ils n’ont fait preuve d’aucune compréhension de la réalité du système des services de garde à Sault Ste. Marie ou en Ontario, ni de la réalité des familles qui ont désespérément besoin de places fiables et abordables. »

Néanmoins, les partisans des garderies municipales s’entendent avec les conseillers municipaux sur un point : la responsabilité de la crise actuelle incombe au gouvernement provincial qui, il y a deux ans, a modifié la formule de financement des services de garde. La subvention a chuté dramatiquement.

« Nous ne comptons pas nous taire à propos de ce fiasco, a déclaré la directrice générale de l’unité Ressources et recherche en services de garde, Martha Friendly. La décision du conseil met en lumière toute l’urgence d’un financement adéquat et d’une politique complète du provincial en matière de services de garde d’enfants. L’issue du vote d’hier est imputable à la manière dont le provincial transfère des responsabilités aux municipalités sans définir de politique pour encadrer celles-ci. »

On dénombre déjà des centaines d’enfants sur les listes d’attente des garderies de Sault Ste. Marie. En fermant les garderies municipales, on ne fera qu’allonger ces listes, tout en mettant au chômage des dizaines de professionnelles dûment formées.

« De nombreux résidents, qu’ils soient employés ou parents, risquent d’avoir à quitter la région si les places en garderie se font trop rares, prévient Mme Hurtubise. Le conseil municipal a manqué de vision ; sa décision fera mal à notre communauté pendant de nombreuses années. »

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