La Loi de 2019 pour un Ontario en mouvement du gouvernement ontarien confère à la province la propriété de l’expansion future des transports en commun à Toronto. Cette décision est irresponsable, selon le président du SCFP 2. Elle ne permettra pas à la ville de se doter du système de transport dont elle a besoin. La section locale 2 du SCFP représente plus de 650 travailleurs de la signalisation, de l’électricité et des communications à la Commission de transport de Toronto (TTC).
Ce changement laisse à la TTC le soin de gérer les opérations quotidiennes du métro, des autobus et des tramways. Le gouvernement a récemment dévoilé un plan de 29 milliards de dollars pour l’expansion des transports en commun dans la ville, affirmant que cette loi permettra de procéder plus rapidement.
« Je ne suis même pas sûr qu’on puisse parler d’un plan », affirme Gaetano Franco, président du SCFP 2. « C’est plutôt la chronique d’un désastre annoncé. Il s’agit de privatisation. Un système de transport où différents pans sont gérés de différentes manières par différentes parties provoquera le chaos. Il suffit de regarder comment la province a bâclé la mise en œuvre du système de cartes Presto ou les problèmes posés par la ligne Eglinton, causés par la privatisation. Imaginez maintenant comment le système fonctionnera si plusieurs entreprises et plusieurs niveaux de gouvernement y sont impliqués. Cela n’a aucun sens. Et cela n’apportera pas les améliorations dont le Grand Toronto a besoin. »
Le SCFP partage les préoccupations des conseillers municipaux qui ont dénoncé le plan du premier ministre. « Les Torontois vivent avec un système qui n’a pas suivi la croissance de leur ville, explique M. Franco. Nous avons besoin d’investissements appropriés et responsables dans le transport en commun. Cela n’est possible que si la TTC et la ville ont le contrôle. Or, le premier ministre prend le contrôle du précieux réseau de transport en commun de la ville, et nous ne savons même pas à qui il le confiera. C’est très problématique. »
Cette annonce est la dernière d’une série de mesures prises par le premier ministre pour façonner les politiques municipales de Toronto et promouvoir un programme provincial visant à vendre nos services publics.
« Quelqu’un doit rappeler à Doug Ford qu’il n’est pas maire de Toronto », estime Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Les habitants de cette ville n’ont pas été consultés au sujet de cette mesure drastique. On peut s’attendre à d’énormes retards dans les projets d’amélioration du transport en commun qui sont bien nécessaires et déjà approuvés. C’est la privatisation pure et simple d’un service public important. Elle vise à aider les promoteurs immobiliers à augmenter leurs bénéfices alors que les usagers souffrent. Comment peut-on croire que tout ira bien pour les Torontois quand les conservateurs de Ford coupent dans les services partout en Ontario? Comment espérer constater des améliorations, alors qu’on licencie des infirmières, des travailleurs scolaires et des travailleurs en garderie, en plus de couper massivement dans les services de bibliothèque, les services aux personnes autistes et la gestion des inondations? »
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