Aujourd’hui, le gouvernement de l’Ontario a publié un plan de dotation en soins de longue durée qu’on attendait depuis très longtemps. Il y reconnaît clairement que le personnel de soins de première ligne est un « pilier » essentiel à l’amélioration du bien-être des résidents, affirme le SCFP-Ontario.

« Ce sont là des améliorations attendues depuis longtemps », souligne la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick, elle-même ancienne travailleuse en soins de longue durée. « Nous n’avons pas tous les détails, mais ce qui a été rendu public jusqu’à présent nous oriente de façon significative vers quatre heures complètes de soins pratiques par jour, quoique sur quatre ans. Les membres du SCFP œuvrant en première ligne des soins de longue durée ont passé des années de leur vie professionnelle à plaider en faveur de l’amélioration des soins et de la dotation en personnel », ajoute Mme Rennick.

En Ontario, le SCFP représente plus de 35 000 infirmières auxiliaires autorisées (IIA), préposés aux services de soutien à la personne (PSSP), concierges, employés affectés à l’alimentation et à l’activité et autres travailleurs en soins de longue durée répartis dans des centaines d’établissements. Bien avant que la COVID-19 ne vienne souligner les défis systémiques de dotation en personnel et de soins d’un système de soins de longue durée sous-financé, « les travailleurs de première ligne avaient identifié pour le gouvernement les lacunes qui ont sauté aux yeux de tout le monde pendant la pandémie », ajoute Mme Rennick.

Une grande partie des 1,9 milliard de dollars sur quatre ans annoncés par le gouvernement semble réservée aux soins directs, comme ceux fournis par les IAA et les PSSP.

« Pour nous, à partir de maintenant, le gouvernement doit absolument s’attaquer systématiquement à la faiblesse des salaires, à la charge de travail et au nombre de postes à temps partiel dans le secteur. La première vague de la COVID-19 nous a appris, hors de tout doute, que tous ces facteurs ont contribué à déstabiliser les soins aux résidents et à engendrer une crise du personnel. Nous voulons voir un plan solide qui arrivera à retenir la main-d’œuvre existante. Ce plan pourrait inclure, par exemple, la création d’emplois à temps plein, ainsi que des augmentations permanentes pour remplacer les primes pandémie temporaires. » 

Et bien que l’annonce d’aujourd’hui prévoit l’ajout de 27 000 professionnels de la santé, il y manque une stratégie complète visant à inciter les étudiants à choisir le secteur des soins de longue durée. « Nous croyons également que la formation devrait avoir lieu en grande majorité dans les collèges publics », prévient Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP. 

Comme le plan gouvernemental s’étend sur quatre ans, « bon nombre des personnes âgées qui résident actuellement dans des établissements de soins de longue durée ne bénéficieront pas de quatre heures de soins au cours de leur vie, ajoute-t-elle. Accélérer ce plan en utilisant tout financement fédéral possible devrait être une priorité pour l’Ontario », avance Hurley.